Les États-Unis ont accordé l'asile à 108 mineurs non accompagnés et sans-papiers en neuf mois, dont seulement deux étaient arrivés sur le territoire depuis octobre, a indiqué le directeur américain des services d'immigration mardi.

La procédure d'asile est complexe et prend plusieurs années, et le volume de cas traités chaque année par le système d'immigration américain est très inférieur à celui des arrivées de sans-papiers -- plusieurs dizaines de milliers par an.

En général, les demandes d'asiles sont déposées plus de 300 jours après l'arrivée sur le territoire, a expliqué Leon Rodriguez, directeur des services de la citoyenneté et de l'immigration, dans une déclaration écrite avant une audition à la Chambre des représentants.

Entre le 1er octobre et le 30 juin, environ 1500 demandes d'asiles ont été déposées par des mineurs non accompagnés dans tout le pays. 167 dossiers ont été traités parallèlement, avec l'asile accordé dans 64,7% des cas, soit 108 enfants, a détaillé Leon Rodriguez.

Sur les 57 000 mineurs arrivés illégalement depuis le 1er octobre via la frontière avec le Mexique, seulement 163 ont déjà déposé une demande d'asile, et deux décisions ont été rendues au 15 juillet, dans les deux cas positives.

Ces chiffres n'incluent pas les autres voies légales pour obtenir un permis de séjour, d'autres visas pour les victimes de trafic d'êtres humains, de persécutions ou les enfants abandonnés étant disponibles et plus souvent utilisés.

«Tous les enfants non accompagnés ne demandent pas forcément l'asile, parfois parce qu'ils ne sont pas admissibles, mais souvent parce qu'ils n'ont accès à aucune aide juridique», dit Anwen Hughes, de l'ONG Human Rights First, à l'AFP. «Et pour ceux qui déposent une demande, les délais sont très importants», plus d'un an avant une première audience devant un juge d'immigration.

La frontière entre les États-Unis et le Mexique, en particulier une région du sud du Texas, fait face depuis plusieurs mois à un afflux record de clandestins mineurs et seuls, en provenance de trois pays d'Amérique centrale gangrenés par la pauvreté et la violence des gangs.

L'administration de Barack Obama a reconnu être débordée, mais la crise a pris un tournant politique, les républicains accusant le président d'avoir créé un appel d'air par une politique de régularisations limitées.