Le président américain Barack Obama a signé lundi un décret complétant le dispositif fédéral de lutte contre les discriminations au travail des personnes lesbiennes, gaies, bi et trans (LGBT), une revendication de longue date des associations, en attendant une loi nationale.

Le décret concerne d'une part les fonctionnaires fédéraux, et d'autre part les millions de salariés des entreprises sous-traitantes de l'État fédéral.

«L'État fédéral interdit déjà les discriminations au travail sur la base de l'orientation sexuelle», a déclaré Barack Obama lors d'une cérémonie à la Maison-Blanche, encadré par des militants des droits des LGBT. «Une fois que ce décret sera signé, il en sera explicitement de même pour l'identité de genre».

Jusqu'à présent, la couleur, l'origine, la religion, le sexe, le handicap, l'âge et l'orientation sexuelle étaient les catégories protégées au sein des administrations fédérales. L'acte administratif de Barack Obama étend ces protections aux fonctionnaires trans.

Le nouveau texte interdit aussi aux sous-traitants de l'État fédéral de discriminer sur la base de l'orientation sexuelle et de l'identité de genre.

«Les contrats fédéraux américains ne doivent pas subventionner les discriminations contre les Américains», a déclaré Barack Obama. L'interdiction s'applique à pratiquement toutes les entreprises qui ont passé des contrats avec l'État fédéral, dans des secteurs aussi divers que la défense et l'éducation.

À la grande satisfaction des associations LGBT, le président n'a pas inclus de nouvelle exemption religieuse, contrairement à ce que réclamaient des organisations religieuses.

Aucune loi nationale n'interdit aujourd'hui à un employeur de licencier un salarié en raison de son homosexualité aux États-Unis, même si 18 des 50 États américains ont adopté localement des lois à cet effet.

Le président américain, face à l'impasse au Congrès pour adopter une loi de portée nationale, a donc décidé d'agir au niveau administratif, tout en reconnaissant le caractère limité de son acte.

«L'égalité au travail est non seulement la bonne chose à faire, mais c'est aussi bon pour les affaires», a plaidé le président américain, en rappelant que la majorité des entreprises du classement Fortune 500 avaient déjà mis en place des politiques anti-discrimination.