Le gouvernement américain augmente rapidement le nombre de noms pouvant être inclus sur la liste de présumés terroristes, avec plus de 1,5 million d'ajouts au cours des cinq dernières années, selon des informations divulguées par le gouvernement au cours d'un procès au civil.

Environ 99% des noms soumis sont acceptés, menant à des critiques voulant que le gouvernement a «la bride sur le cou» en matière d'utilisation de la liste. Les personnes incluses dans la «Terrorist Screening Database» pourraient se retrouver sur la liste d'interdiction de vol du gouvernement, ou faire l'objet de contrôles plus serrés aux aéroports, bien que seul un petit pourcentage de gens se trouvant dans la base de données sont aussi sur la liste.

Cela fait plusieurs années que des informations ont confirmé cette détermination gouvernementale plus importante à inscrire des noms sur la liste des gens à surveiller, après qu'un agent d'al-Qaïda eut raté sa tentative de faire sauter un avion au-dessus de Detroit, le jour de Noël de 2009.

Mais les nombres publiés par l'État démontrent que le rythme s'accélère. Lors de l'exercice financier de 2009, qui prenait fin le 30 septembre de la même année, 227 932 noms ont été soumis. Lors de l'année fiscale 2010, qui inclut les mois suivant la tentative avortée de Noël 2009, ce total a bondi à 250 847, puis à 336 712 en 2012, et 468 749 en 2013.

Washington a dévoilé ces informations dans le cadre d'une poursuite intentée en Virginie et remettant en question la constitutionnalité de la liste d'interdiction de vol. Lors d'une audience, vendredi, des avocats du gouvernement ont pressé un juge de rejeter l'affaire, affirmant que des secrets d'État seraient révélés si la poursuite allait de l'avant.

Le juge de district Anthony Trenga n'a pas pris de décision dans l'immédiat, mais s'est montré particulièrement sceptique face à la requête du gouvernement.

Selon Gadeir Abbas, un avocat du Conseil des relations américano-islamiques, qui a intenté la poursuite au nom d'un résidant du nord de la Virginie, les nombres indiquent que le gouvernement ne respecte pas les normes pour l'inclusion des noms sur la liste, qui exigent «un doute raisonnable permettant de croire qu'une personne est un terroriste connu ou présumé».

«Il n'y a pas un million de personnes qui sont des terroristes connus ou présumés», a dit M. Abbas après l'audience. «Cela laisse croire que les critères que le gouvernement met de l'avant sont plutôt relâchés.»

Un responsable du Terrorist Screening Center a refusé de commenter sur les nombres avancés dans la poursuite. Un autre responsable, travaillant au contre-terrorisme, a précédemment indiqué à l'Associated Press qu'en date d'août 2013, la liste de personnes à surveiller comptait 700 000 noms.