Environ 57 000 mineurs non accompagnés ont été interpellés à la frontière entre les États-Unis et le Mexique depuis octobre, a indiqué le gouvernement américain mercredi, la vague de clandestins en provenance d'Amérique centrale ne semblant pas se tarir.

«Le nombre d'enfants non accompagnés rencontrés par les agents à la frontière a dépassé 57 000 depuis le début de l'année budgétaire (1er octobre, NDLR), leur nombre a plus que doublé par rapport à l'année précédente», a déclaré Gil Kerlikowske, directeur de l'agence fédérale des douanes et des frontières (US Customs and Border Protection).

Le précédent chiffre disponible faisait état de 52 000.

«Au 1er juillet, nous avions un peu plus de 2600 enfants non accompagnés en détention», a-t-il ajouté, lors d'une audition au Sénat.

Craig Fugate, directeur de l'agence fédérale pour les situations d'urgence (FEMA), a souligné que le nombre d'enfants sans papiers en détention avait baissé la semaine dernière, mais que les autorités ne parvenaient pas à limiter à 24 heures le séjour de tous en centres de détention.

Selon la loi, les enfants doivent être transférés rapidement dans des centres d'hébergement sous la responsabilité du département de la Santé, mais les services d'immigration sont surchargés, prolongeant les procédures, et les lits manquent.

Le président Barack Obama, en déplacement mercredi au Texas, a demandé mardi une enveloppe d'urgence au Congrès pour augmenter les moyens dans la région du Rio Grande, au Texas, par où passent la plupart des mineurs clandestins.

Les trois quarts viennent du Guatemala, du Honduras et du Salvador, en Amérique centrale, et le nombre total d'enfants seuls arrêtés pourrait atteindre 90 000 d'ici la fin septembre, contre 26 000 durant l'année budgétaire 2013.

Les républicains mettent cette crise sur le compte de la politique de régularisations partielles de Barack Obama, dont l'administration accorde depuis 2012 des permis de séjour temporaires à certains jeunes sans-papiers.

Le sénateur John McCain, dont l'État de l'Arizona partage une frontière avec le Mexique, a estimé que «les chances étaient plutôt bonnes» pour les sans-papiers qui voulaient tenter le passage aux États-Unis, car selon lui, seulement un enfant sur dix finit par être expulsé.

Environ 95 % des enfants interpellés sont remis à un parent ou un proche après un séjour moyen de 34 jours en foyer d'hébergement, a expliqué Mark Greenberg, du département de la Santé.

Les statistiques manquent, mais selon un responsable du département de la Justice, Juan Osuna, 46 % des mineurs ne se présentent ensuite pas à la convocation du tribunal.