Le secrétaire américain à la Sécurité intérieure, Jeh Johnson, a assuré dimanche que les États-Unis allaient «endiguer la vague» d'enfants non accompagnés sans-papiers à la frontière du pays, grâce à une intensification des expulsions.

«Je pense que nous allons endiguer cette vague» d'enfants venus d'Amérique centrale jusqu'à la frontière américano-mexicaine pour fuir la violence ou la crise économique, a déclaré M. Johnson, sur la chaîne NBC.

L'administration a aussi multiplié les mesures destinées à décourager les candidats à l'immigration d'entreprendre un dangereux périple, y compris plusieurs milliers d'enfants non accompagnés, a-t-il rappelé.

«Il n'y a pas de libre passage une fois que vous arrivez ici», pour ceux qui voudraient venir aux États-Unis sans papiers, a prévenu M. Johnson. «Notre message à ceux qui viennent ici illégalement est le suivant: notre frontière n'est pas ouverte à la migration illégale. Il y a un processus d'expulsion qui a démarré contre les migrants sans-papiers --y compris les enfants», a-t-il expliqué.

Plus de 52 000 mineurs ont été détenus depuis octobre pour avoir traversé la frontière illégalement, soit deux fois plus que l'année précédente à la même époque, provoquant une importante crise humanitaire et politique.

Le président Barack Obama doit se rendre la semaine prochaine au Texas, État frontalier du Mexique, mais M. Johnson n'a pas dit si le chef de l'exécutif allait en profiter pour aller à la frontière.

Un élu démocrate du Texas, Henry Cuellar, a pointé du doigt des lacunes législatives. «Si vous êtes Mexicain, vous êtes renvoyés (...) mais si vous venez d'un pays qui n'est pas frontalier avec les États-Unis comme les pays d'Amérique centrale, alors la loi dit que vous devez être pris en charge par les services fédéraux de la Santé et qu'ils vont vous placer» dans un centre d'accueil ou une famille, a expliqué M. Cuellar sur CNN.

M. Cuellar a aussi critiqué le manque d'anticipation de l'administration, qui «aurait dû être prête» selon lui.

Le gouverneur républicain du Texas Rick Perry, pour qui cette crise menace la sécurité du pays, a jugé dimanche sur ABC que Barack Obama «s'en fiche de savoir si la frontière des États-Unis est sûre ou pas».

Le sénateur républicain Lindsey Graham, a lui accusé l'administration d'avoir envoyé de mauvais signaux. «C'est un problème spécifique généré par l'impression que, si vous allez en Amérique, vous pouvez y rester», a-t-il affirmé sur CBS.