La police autoroutière de Californie s'est engagée à mener à son terme une enquête en profondeur après qu'une vidéo eut commencé à circuler où il est possible d'apercevoir l'un de ses agents frapper à répétition une femme prostrée au sol en bordure d'une autoroute de Los Angeles.

La femme marchait sur l'autoroute 10 à l'ouest du centre-ville de Los Angeles, se mettant en danger et risquant la sécurité des gens circulant sur la route, et l'agent tentait de l'immobiliser, a déclaré le chef adjoint Chris O'Quinn, lors d'une conférence de presse. Celui-ci a ajouté que la femme avait commencé à s'éloigner de l'autoroute, mais qu'elle y était retournée lorsque la confrontation est survenue.

La vidéo montre la femme se débattant et tentant de s'asseoir alors que l'agent la frappe au visage et sur la tête jusqu'à ce qu'un policier plus en service se présente et l'aide à lui passer les menottes.

Un conducteur passant par là, David Diaz, a enregistré l'incident survenu mardi et a transmis la vidéo à plusieurs médias, dont l'Associated Press. Au cours d'une entrevue téléphonique accordée à l'agence de presse, il a souligné qu'il était arrivé sur place alors que la femme quittait l'autoroute. Selon lui, elle n'a fait demi-tour que lorsque le policier lui a crié quelque chose.

Selon l'avocate Caree Harper, la famille de la femme veut que les autorités soient tenues responsables du «passage à tabac d'une grand-mère en plein jour».

Elle a refusé de dévoiler le nom de la femme en question, ou de répondre à des questions à propos de ce qu'elle faisait le long de l'une des autoroutes les plus achalandées du pays.

«Nous voulons nous concentrer sur ce que (le policier) lui faisait, non pas sur ce qu'elle faisait» avant la confrontation, a précisé Me Harper, qui a annoncé qu'elle représentait la famille. «Elle se faisait battre comme un animal. Personne ne devrait être battu comme ça.»

L'agent en question a été mis en congé pendant que la police fait enquête. Son identité n'a pas été révélée.

La vidéo a attiré l'attention des défenseurs des droits de l'homme, qui ont manifesté leur choc et leur colère lors de leur propre conférence de presse. «Au nom des femmes de cette collectivité, nous sommes fâchés, nous sommes outrés», a déclaré Lita Herro, de la Youth Advocacy Coalition.

Le chef adjoint O'Quinn a assuré que la police autoroutière répondrait aux interrogations de la collectivité, et qu'une équipe d'enquête avait déjà été mise sur pied et avait entamé ses travaux.

«Nous sommes une agence qui s'autorégule», a-t-il dit.

Selon M. O'Quinn, le rapport d'incident ne fait pas état de blessures chez la femme, qui n'a pas voulu donner son nom. Cette dernière subit une évaluation psychiatrique, a-t-il dit.

S'il est dans l'impossibilité de dire ce qui a poussé l'agent à agir de la sorte, il note toutefois que les policiers autoroutiers avaient un sens plus aigu des dangers du fait de se trouver sur l'autoroute, comparativement à une personne «qui ne connaît pas la vitesse et les conditions», particulièrement à l'extérieur d'une voiture.