Un juge fédéral a estimé mercredi que la «trahison envers les États-Unis» ne devrait pas être un facteur dans la démarche visant à déterminer si le présumé terroriste de l'attentat du marathon de Boston Dzhokhar Tsarnaev sera condamné à la peine de mort s'il devait être reconnu coupable.

Selon un magistrat d'une cour de district, il était «hautement inapproprié», pour les procureurs, d'établir une distinction entre un citoyen américain «naturalisé» et un autre né aux États-Unis. Des procureurs fédéraux ont entre autres affirmé que Tsarnaev, un immigrant russe âgé de 20 ans, méritait la peine capitale parce qu'il avait trahi son allégeance aux États-Unis, qui avait offert l'asile et la citoyenneté à sa famille il y a plus de 10 ans.

Au dire des avocats de l'accusé, cet argument est sans précédent dans des causes impliquant la peine de mort.

Dans des documents déposés en mai, ces avocats indiquent que «dans aucune des 492 affaires ayant précédé celle de M. Tsarnaev, le gouvernement n'a-t-il invoqué, comme motif pour condamner à mort, la question de la citoyenneté américaine du défendeur, la façon dont il est devenu citoyen, tout aspect de son historique d'immigration, ou son usage des libertés dont jouit un citoyen américain».

La poursuite allègue que Tsarnaev et son frère, Tamerlan, ont installé deux bombes qui ont explosé près de la ligne d'arrivée du marathon de Boston en 2013, tuant trois personnes et en blessant environ 260 autres. Tamerlan est mort des suites d'une fusillade avec la police quelques jours plus tard.

Dzhokhar Tsarnaev a plaidé non coupable aux 30 chefs d'accusation. Son procès devrait débuter en novembre.

Le juge a également rejeté une requête des avocats de l'accusé pour leur permettre de rencontrer leur client et ses soeurs en prison sans que des agents fédéraux soient présents. Il a plutôt accepté un compromis offert par la poursuite: assigner un agent ou un autre responsable fédéral non lié à l'affaire, et ce strictement par mesure de sécurité pénitentiaire.