Des parlementaires américains ont préconisé dimanche la création d'un fonds d'aide aux victimes du groupe islamiste armé nigérian Boko Haram, qui a enlevé plus de 200 lycéennes en avril et fait des milliers de morts depuis le début de son insurrection il y a cinq ans.

«Aujourd'hui, nous appelons le gouvernement du Nigeria à créer un fonds national pour les victimes, pour toutes les victimes qui souffrent à cause de Boko Haram», a déclaré la coprésidente de la délégation parlementaire, Sheila Jackson Lee, à des journalistes à Abuja.

La délégation, qui compte quatre personnes, est en visite au Nigeria dans le cadre de la campagne menée au niveau mondial pour la libération des lycéennes enlevées le 14 avril à Chibok (nord-est). Cinquante-sept jeunes filles enlevées ont réussi à s'enfuir, mais 219 sont toujours aux mains de leurs ravisseurs.

Le fonds spécial devrait concerner en particulier «les jeunes filles toujours portées disparues, les jeunes filles qui se sont échappées, leurs familles», a dit Mme Lee.  Elles «ont besoin d'une indemnisation», a-t-elle ajouté.

«Il est temps (...) d'éloigner les enfants de Boko Haram, de les mettre à l'école et de donner aux jeunes du Nord et de l'ensemble du Nigeria l'occasion d'avoir un emploi et une éducation», a-t-elle souligné.

Selon le chef de la délégation, Steve Stockman, le Congrès américain a compris que «la meilleure chose qui pourrait arriver est qu'un fonds soit mis sur pied pour ceux qui ont perdu la vie et pour les familles qui restent ici, sur Terre». Il s'est prononcé pour «un plan global pour sauver ce pays».

Un autre membre de la délégation, Frederica Wilson, a souligné que sa mission était de mettre la pression sur la communauté internationale, y compris les États-Unis et le gouvernement nigérian, pour aider à libérer les lycéennes.

«Nous ne pouvons pas nous permettre de renoncer tant que nous n'aurons pas retrouvé» toutes les jeunes filles «enlevées dans une école, qui est censée être un lieu sûr», a-t-elle déclaré avec émotion.

Deux des filles qui ont réussi à échapper à leurs ravisseurs étaient présentes, mais elles n'ont pas été autorisées à parler aux journalistes.

Plusieurs pays, dont les États-Unis, la Grande-Bretagne, la France et Israël, apportent leur aide au Nigeria dans la recherche des jeunes filles enlevées. Les États-Unis sont le pays le plus impliqué dans cette mobilisation internationale.