Le sergent Bowe Bergdahl, prisonnier des talibans en Afghanistan pendant cinq ans jusqu'à sa libération le 31 mai, doit être rapatrié vendredi aux États-Unis, a affirmé jeudi un responsable américain de la Défense.

«Il doit arriver vendredi» et sera immédiatement hospitalisé dans l'immense complexe hospitalier militaire de San Antonio, au Texas, a précisé à l'AFP ce responsable sous couvert de l'anonymat.

À la suite de son échange contre cinq cadres talibans, le sergent de 28 ans avait dans un premier temps été hospitalisé sur la base de Bagram, au nord de Kaboul, avant d'être transféré à l'hôpital américain de Landstuhl (Allemagne), où transitent la majorité des militaires blessés en Afghanistan.

Le jeune homme a décollé «de la base de Ramstein cet après-midi. Il arrivera à San Antonio demain matin», a par la suite affirmé le porte-parole du Pentagone John Kirby.

La durée de son hospitalisation à San Antonio n'était pas connue dans l'immédiat. Le porte-parole du Pentagone, le contre-amiral John Kirby avait affirmé mardi que «son état de santé continu(ait) de s'améliorer».

Les procédures de l'armée américaine pour «réintégrer» un prisonnier de guerre prévoient que l'ex-détenu entre en contact avec sa famille avant de revenir aux États-Unis, mais le responsable de la Défense n'était pas en mesure de préciser si Bowe Bergdhal s'est entretenu avec ses parents.

Une fois à San Antonio, le sergent Bergdahl continuera d'être suivi par des psychologues et sera interrogé par des officiers de renseignement pour tenter d'en savoir plus sur ses conditions de détention aux mains des talibans.

Mais il devra tôt ou tard également répondre aux questions des enquêteurs de l'US Army qui cherchent à comprendre les circonstances de sa capture en juin 2009, alors que certains membres de son unité l'accusent d'avoir déserté.

L'armée avait diligenté une première enquête en 2009 et conclu que Bergdahl «avait quitté son poste délibérément et de sa propre volonté», sans pour autant aller jusqu'à caractériser cette action de désertion.

Dans deux lettres envoyées depuis sa prison à ses parents par l'intermédiaire du Croissant rouge en 2012 puis en 2013 et dévoilées jeudi par le Daily Beast, Bergdahl se plaignait de la situation dans son unité peu avant sa capture.

«Les conditions étaient mauvaises et empiraient pour les hommes qui étaient ceux qui risquaient leur vie», écrit-il dans un anglais émaillé de fautes d'orthographe. «Si cette lettre arrive aux États-Unis, dites à ceux qui sont impliqués dans l'enquête qu'il y a plusieurs facettes à cette situation», ajoute-t-il de façon elliptique.

L'échange de Bergdahl contre des cadres talibans a provoqué une tempête politique à Washington où le président Barack Obama est accusé de ne pas avoir informé le Congrès comme la loi le prévoit et d'avoir créé un précédent en négociant avec des preneurs d'otage.

Devant les élus mercredi, le chef du Pentagone Chuck Hagel a maintenu que l'administration américaine avait pris «la bonne décision».

«Nous avons pris la bonne décision et l'avons prise pour les bonnes raisons: ramener à la maison l'un des nôtres», a-t-il plaidé.