Le président américain Barack Obama s'apprête à autoriser le Pentagone à entraîner des rebelles syriens modérés, reflétant les inquiétudes de la Maison-Blanche face à la montée en puissance des extrémistes liés à al-Qaïda, a affirmé mardi le Wall Street Journal.

Officiellement, le soutien américain aux rebelles syriens se cantonne depuis le début du conflit à une aide non létale pour un montant de 287 millions de dollars, même si la CIA participe dans le cadre d'un programme secret à la formation militaire de rebelles modérés en Jordanie.

Barack Obama pourrait annoncer la nouvelle position américaine au cours d'un discours qu'il doit prononcer mercredi à l'académie militaire de West Point, selon le WSJ.

«Le président affichera clairement son intention d'étendre notre soutien à l'opposition syrienne modérée et aux voisins de la Syrie qui font face aux menaces terroristes émanant de la situation crée par (Bachar) al-Assad en Syrie», selon un haut responsable de l'administration cité par le quotidien.

Le président ne devrait pas détailler combien de rebelles seraient formés ni où leur entraînement se déroulerait.

«Nous avons depuis longtemps toute une gamme d'options. Nous avons clairement fait savoir que nous percevons la Syrie comme un problème antiterroriste et nous prenons certainement ça en compte dans les options que nous envisageons», a réagi la porte-parole de la diplomatie américaine, Jennifer Psaki.

L'approche américaine «continue d'être le renforcement de l'opposition modérée», a-t-elle ajouté, sans toutefois confirmer de décision sur un entraînement des rebelles par l'armée américaine.

La décision d'impliquer ouvertement le Pentagone dans la formation de rebelles est, selon le WSJ, l'aboutissement d'un an de discussions au sein du gouvernement américain, tiraillé entre le souhait d'accroître la pression sur le régime syrien, la crainte d'être aspiré dans un nouveau conflit au Moyen-Orient et la difficulté à s'assurer du caractère modéré des rebelles amenés à être entraînés.

Mais la montée en puissance de groupes rebelles extrémistes proches d'al-Qaïda et la pression exercée par les alliés des États-Unis dans la région, notamment l'Arabie saoudite, ont forcé la décision, juge encore le quotidien.

Ces dernières semaines, la presse américaine s'est faite l'écho de la fourniture de missiles antichars américains TOW à des groupes rebelles modérés, sans que l'on sache si ces missiles ont été livrés par Washington ou par l'Arabie saoudite avec l'aval des États-Unis.

Selon la radio NPR, une première livraison constituait un «test». Le groupe modéré Harakat Hazm a reconnu avoir reçu 50 de ces missiles. Les combattants ont été encouragés à filmer les tirs de missiles et les mettre en ligne sur internet et à remettre chaque tube une fois le missile tiré à une «agence de renseignement étrangère»  pour prouver son leur utilisation, selon NPR.

Un officier de l'Armée syrienne libre a confirmé à l'AFP que le mouvement Hazm avait reçu «plus de 20 TOW d'une source occidentale».