Des publicités dénonçant la «haine islamique des juifs» avec l'image d'Hitler pour appuyer le discours, s'affichaient mardi sur les bus de Washington sans que les autorités des transports de la capitale ne puissent les interdire.

Les publicités, affichées sur les flancs de vingt bus, montrent une photo du dictateur nazi en train de discuter avec son «fidèle allié» disent-elles, Hadj Amin al-Husseini, grand mufti de Jérusalem pendant la Seconde Guerre mondiale.

«La haine islamique des juifs : c'est dans le Coran. Deux-tiers de toute l'aide américaine va à des pays islamiques. Arrêtez le racisme. Arrêtez l'aide aux pays islamiques», peut-on lire sur les publicités.

Les slogans sont assortis en petits caractères de la mention, par les autorités de transport, que la publicité est payante et ne reflète pas les vues de ces dernières.

Les publicités qui doivent continuer à circuler jusqu'à la mi-juin, ont été commandées par l'organisation American Freedom Defense Initiative (AFDI), qui entend «faire prendre conscience des ravages de l'idéologie suprématiste islamique», selon son site internet.

La campagne, condamnée par l'association américano-islamique des droits de l'homme CAIR, entend lever en ligne 20 000 dollars de dons d'ici vendredi. Mardi, les dons s'élevaient à 7500 dollars.

«Nous ne pouvons pas refuser des publicités sur la base de leur contenu», a indiqué une porte-parole des transports de la ville à l'AFP.

Une décision de justice concernant une autre campagne de l'AFDI sur les autobus en 2012 avait été autorisée sur la base du droit à la libre expression protégée par la Constitution américaine.

Sur le site internet de l'AFDI, sa co-fondatrice Pamela Geller indique que cette campagne est une réponse à celle menée en avril par le groupe American Muslims for Palestine (AMP) qui disait: «Arrêtez l'aide américaine à l'occupation israélienne».

Le porte-parole de CAIR Ibrahim Hooper a indiqué de son côté préparer une campagne «pour promouvoir l'entente mutuelle», distribuant entre-temps des Corans.

Husseini, dirigeant musulman dans la Palestine alors britannique, avait demandé à Hitler son soutien pour l'indépendance du pays et la non-création d'un foyer juif.