L'ancienne secrétaire d'État américaine Condoleezza Rice a décidé de ne pas donner le discours de la collation des grades à l'université Rutgers après que certaines facultés et étudiants se soient plaints en raison de son rôle dans la guerre en Irak.

Dans une déclaration samedi, Mme Rice a affirmé qu'elle avait informé le président de l'université phare de l'État du New Jersey, Robert Barchi, qu'elle déclinait son invitation à prononcer un discours à la cérémonie de graduation.

Alors que la remise des diplômes devrait être un moment de célébration pour les étudiants et leurs familles, sa présence devient une distraction pour la communauté universitaire, a-t-elle expliqué.

Le conseil des gouverneurs de l'école avait voté pour inviter l'ancienne secrétaire d'État du président George W. Bush à la cérémonie du 18 mai, au coût de 35 000 $ US. L'université prévoyait aussi remettre un doctorat honorifique à Mme Rice.

Des étudiants de certaines facultés s'y sont opposés par des sit-ins, affirmant qu'une partie de la responsabilité de la guerre en Irak lui revenait. Le président et les autres dirigeants de l'institution ont refusé, vendredi, de la décommander, sous prétexte que l'université était ouverte aux opinions divergentes sur les sujets controversés.

L'annonce de la décision de Mme Rice est survenue le lendemain.

Dans sa déclaration, elle prend la peine de se défendre des accusations des étudiants, affirmant qu'elle était honorée d'avoir servi son pays et qu'elle soutenait «la liberté d'expression et l'échange des idées en laquelle croit l'Amérique». Elle a ajouté, cependant, qu'elle ne voulait pas influencer l'esprit de la cérémonie de remise des diplômes.

Également par voie de communiqué, M. Barchi a répondu que l'université Rutgers maintenait son invitation à Mme Rice, mais que les autorités de l'école respectaient sa décision.

Il a ajouté que l'université ferait savoir dans les prochains jours qui remplacera Mme Rice, maintenant professeure en sciences politiques à l'université Stanford.