Barack Obama pourrait bientôt faire face à un autre dilemme concernant le projet d'oléoduc Keystone XL - qu'il le veuille ou non.

Certains envisagent au Congrès de forcer l'enjeu sur le bureau du président en attachant une disposition sur l'oléoduc à un projet de loi existant. M. Obama serait ainsi contraint de faire le choix entre promulguer la proposition ou imposer son veto sur le projet de loi entier.

La Maison-Blanche refuse de dire ce que le président choisirait de faire dans une telle situation.

Devant les médias, mercredi, le porte-parole de la Maison-Blanche Jay Carney a pressé le Congrès d'éviter de s'immiscer dans la décision sur Keystone XL. Il a rappelé la position du président selon laquelle un tel processus doit être entre les mains du département d'État.

Plus tôt ce mois-ci, le département d'État a reporté sa décision pour au moins une année, dans l'attente du dénouement d'une bataille judiciaire au Nebraska sur la proposition de trajectoire de l'oléoduc. Désormais, certains élus du Congrès travaillent à incorporer une disposition sur Keystone XL dans un autre projet de loi.

Le leader de la majorité au Sénat, le démocrate Harry Reid, a annoncé que de telles discussions étaient en cours, mais a indiqué qu'il n'y avait pas encore d'accord sur les modalités - à savoir quel projet de loi existant pourrait être mis à contribution, et jusqu'à quel point la disposition devrait être contraignante.

«J'essaie d'en arriver à quelque chose», a dit M. Reid lorsqu'interrogé plus tôt cette semaine sur une initiative du Congrès sur Keystone.

«Je l'espère, mais la donne continue de changer. Vous savez, initialement, cela devait être envoyé au Sénat. Mais désormais, ils n'arrivent pas à s'entendre sur quoi ils veulent voter», a-t-il ajouté.

Si la proposition obtient les 60 voix requises pour traverser les obstacles de procédures au Sénat à majorité démocrate, un projet de loi pro-Keystone XL voguerait sans doute sans ambages devant la Chambre des représentants à majorité républicaine.

Mais le président pourrait imposer son veto au projet de loi, à moins que le document ait obtenu l'appui des deux-tiers du Sénat, soit 67 voix.

Le projet d'oléoduc de TransCanada doit acheminer le pétrole issu des sables bitumineux de l'Alberta vers les raffineries du Texas.