Barack Obama a salué jeudi l'«immense» héritage de Lyndon Johnson, 50 ans après l'historique loi sur les droits civiques, soulignant que le débat sur le rôle que doit tenir le gouvernement pour promouvoir l'égalité faisait encore rage aujourd'hui.

Premier président noir des États-Unis, Barack Obama a souligné que sa présence au Texas pour l'anniversaire de la loi sur les droits civiques promulguée par son prédécesseur était en elle-même déjà un hommage à «LBJ».

«J'ai tenu la promesse que contenaient les efforts entrepris par LBJ», a-t-il  lancé. «Moi et des millions d'autres de ma génération avons pu prendre le flambeau qu'il nous a tendu».

Cette intervention à l'ombre de Lyndon Johnson (1908-1973), qui avait succédé à John F. Kennedy après son assassinat, prend une signification particulière pour Barack Obama, dont l'approche nuancée de l'exercice du pouvoir est souvent défavorablement comparée au style sans états d'âme de celui qui occupait la Maison-Blanche il y a un demi-siècle.

Elle intervenait également alors que l'actuel locataire de la Maison-Blanche peine à imposer les mesures qu'il souhaite face aux républicains, qu'il s'agisse par exemple de l'augmentation du salaire minimum ou d'une réforme de l'immigration.

Les réformes de société promulguées par Johnson, des droits civiques (1964 et 1965) à la couverture santé des personnes âgées Medicare (1966) sont en effet restées dans l'histoire, tandis que M. Obama, malgré sa réforme de l'assurance-maladie en 2010, a vu ses ambitions paralysées par le Congrès au bout de deux ans de mandat.

«Le président Johnson aimait le pouvoir. Il aimait la sensation qu'il procure», a lancé son lointain successeur jeudi. «Mais cette faim de pouvoir était maîtrisée et rachetée par une compréhension très profonde de la condition humaine, par de la sympathie à l'égard des opprimés, des proscrits, et cette sympathie lui venait de sa propre expérience».

«Ce que le président Johnson avait compris, c'était que l'égalité nécessite plus que l'absence d'oppression --elle a besoin d'opportunités économiques», a encore souligné Barack Obama, qui s'exprimait à la bibliothèque présidentielle Johnson d'Austin, au Texas, l'État dont était originaire LBJ.

«Son objectif, c'était une économie dans laquelle le travail est récompensé et le succès partagé», a encore lancé Barack Obama. «Un travail correct, un salaire décent, une assurance santé --tout cela, c'était des droits civiques qui valaient que l'on se batte pour eux».