Le président des États-Unis Barack Obama a mis au défi ses adversaires républicains de voter une loi sur l'égalité salariale hommes-femmes, en signant mardi des décrets en ce sens sept mois avant des législatives cruciales.

Mais les conservateurs, qui auront le dernier mot au Congrès, ont rejeté cet appel et remarqué que la Maison-Blanche n'était pas irréprochable, payant moins ses employées que leurs collègues masculins.

«Aujourd'hui, en moyenne, une femme travaillant à temps complet touche seulement 77% du salaire d'un homme» aux États-Unis, a remarqué le président à la Maison-Blanche. «En 2014, c'est scandaleux, c'est mal», a-t-il ajouté.

M. Obama a défendu le passage au Congrès d'un projet de loi qui «mettrait des règles de bon sens en place» pour oeuvrer à un resserrement des écarts de salaires, notamment une transparence des rémunérations dans les entreprises.

«Jusqu'à présent, les républicains du Congrès (...) ont bloqué les progrès sur ce dossier, et évidemment d'autres dossiers qui stimuleraient la reprise économique», a-t-il assuré, en évoquant aussi un relèvement du salaire minimum qu'il appelle de ses voeux.

Le président, à sept mois de législatives partielles qui décideront de sa marge de manoeuvre pour la fin de son second mandat, a dénoncé «l'idée que les républicains du Congrès semblent soutenir la notion que l'on doit se débrouiller tout seul, même si la situation est injuste».

Le président démocrate a été réélu fin 2012 en particulier grâce au soutien des femmes, qui représentent la majorité du corps électoral et ont été 55% à le préférer à son adversaire républicain.

Après son intervention, M. Obama a signé un décret et un mémorandum censés améliorer la transparence des salaires dans les entreprises sous-traitantes de l'administration.

Mais les républicains ont été prompts à souligner que les femmes employées à la Maison-Blanche gagnaient, selon une étude de l'institut AEI publiée en janvier, 12% de moins en moyenne que leurs collègues hommes, statistique reprise par le New York Times.

Brendan Buck, porte-parole du président républicain de la Chambre des représentants John Boehner, a estimé que ce chiffre avait «gâché l'annonce» du président.

Le porte-parole de la présidence, Jay Carney, a assuré mardi que l'administration «travaillait dur» à réduire l'écart, et défendu la «transparence» de l'exécutif en la matière.

M. Boehner s'oppose au passage du projet de loi sur la transparence salariale qui sera d'abord présenté mercredi au Sénat, estimant qu'il est redondant avec des lois interdisant déjà la discrimination.