Un ancien responsable de la guérilla colombienne des FARC, Alexander Beltran Herrera, a plaidé coupable mardi à Washington pour l'enlèvement de trois ressortissants américains en Colombie en 2003 et encourt jusqu'à 60 ans de prison.

Cet homme de 37 ans, membre puis commandant des Forces armées révolutionnaires de Colombie de 1994 à 2009, date à laquelle il avait déserté, a été arrêté et extradé début 2012 aux États-Unis. Il connaîtra sa peine le 25 juillet devant un juge fédéral de Washington, a précisé le ministère de la Justice dans un communiqué.

«Par ce plaider coupable, aujourd'hui, Alexander Beltran Herrera a reconnu sa participation dans la prise d'otages et la captivité de trois Américains», Marc Gonsalves, Thomas Howes et Keith Stansell, a déclaré le ministre adjoint chargé de la sécurité nationale, John Carlin.

Ces salariés d'une entreprise californienne, chargés d'une mission de surveillance antidrogue en Colombie, avaient été enlevés en février 2003 lors de l'accident de leur petit avion dans la jungle colombienne.

Ils avaient été gardés en otages pendant plus de cinq ans (1967 jours) par les FARC, que Washington a qualifiées d'«organisation terroriste» qui considère les citoyens américains comme des «cibles militaires», selon le même communiqué.

Deux autres hommes à bord de l'avion, le Colombien Luis Alcides Cruz et l'Américain Thomas Janis, avaient été abattus par les FARC sur les lieux de l'écrasement.

Les trois otages avaient été forcés à marcher pendant 40 jours, puis détenus en différents lieux, brutalisés et attachés à des chaînes, avant d'être libérés à la faveur d'une opération de l'armée colombienne en juillet 2008. Cette opération avait aussi permis la libération de la Franco-colombienne Ingrid Betancourt, candidate à la présidentielle colombienne.

Le gouvernement américain a accepté de ne pas requérir plus de 60 ans de prison contre Herrera pour les charges d'enlèvements et de terrorisme pour lesquelles il risquait initialement la réclusion criminelle à perpétuité, ajoute le communiqué.