Un juge américain a refusé mardi que le témoignage écrit du cerveau autoproclamé du 11-Septembre Khaled Cheikh Mohammed soit produit au procès du gendre de ben Laden jugé actuellement à New York, comme le réclamait la défense.

«J'y ai réfléchi très attentivement. C'est beaucoup de bruit pour rien. (Ce témoignage, NDLR) n'est pas recevable», a déclaré le juge Lewis Kaplan devant un tribunal de Manhattan où se tient depuis le début du mois le procès de Souleymane Abou Ghaith, gendre de ben Laden.

Marié à Fatima, la fille de ben Laden, Abou Ghaith, 48 ans, est inculpé de complot visant à tuer des Américains, complot visant à apporter un soutien à des terroristes et soutien matériel à des terroristes. L'accusé, qui nie ces accusations, risque la prison à vie.

Les avocats de l'ancien porte-parole d'Al-Qaïda souhaitaient produire le témoignage écrit de Khaled Cheikh Mohammed («KSM» selon ses initiales en anglais), car il pouvait, selon eux, servir la cause de leur client, en «faisant naître un doute raisonnable chez le jury quant aux accusations».

Au contraire de ce qu'affirme le parquet, «KSM» assure qu'Abou Ghaith n'a jamais joué de rôle militaire au sein d'Al-Qaïda et n'est en rien impliqué dans la tentative d'attentat sur le vol Paris-Miami en décembre 2001 lors duquel Richard Reid avait essayé de faire exploser ses chaussures piégées. Il purge une peine de prison à vie.

«KSM» a refusé de témoigner par audio ou vidéo depuis la prison de Guantánamo, mais les procureurs fédéraux assurent que même sa déposition écrite serait préjudiciable et hors de propos.

Le juge Kaplan a accepté leur requête de ne pas utiliser ce document, estimant que sur les 14 pages de témoignage de «KSM» il n'y a «absolument rien» qui puisse être exploité au cours du procès d'Abou Ghaith.

«La demande (d'utiliser ce témoignage) est refusée. Elle est selon moi sans fondement», a-t-il insisté.

Selon lui, il n'y a pas de preuve qu'Abou Ghaith a rencontré «KSM» ou qu'ils ont évoqué ensemble le projet de l'attentat à la chaussure piégée.

«Il n'y a même pas de preuve dans ce document que Khaled Cheikh Mohammed a été dans le même pays que l'accusé durant la période en question», a-t-il souligné.