Le procès d'un gendre de ben Laden et ancien porte-parole d'Al-Qaïda s'est ouvert lundi à New York sous haute sécurité, à environ un kilomètre du site des attentats du 11-Septembre.

Souleymane Abou Ghaith, 48 ans, déchu de sa nationalité koweïtienne après les attentats du 11-Septembre, est inculpé de complot visant à tuer des Américains et visant à apporter un soutien à des terroristes.

Il a plaidé non coupable et risque la réclusion à perpétuité. Son procès pourrait durer plusieurs semaines.

Vêtu d'une large veste beige sur une chemise blanche à col ouvert, Abou Ghaith s'est assis près de ses avocats pour écouter l'audience en traduction simultanée.

Le juge fédéral Lewis Kaplan a commencé la sélection des jurés, dont l'anonymat sera protégé, peu après 10h00, éliminant 44 candidats en raison de leurs engagements professionnels ou personnels.

Le gouvernement américain affirme qu'au lendemain des attentats du 11-Septembre, Abou Ghaith se trouvait aux côtés de Ben Laden et du numéro 2 de l'organisation Ayman al-Zawahiri en Afghanistan, et avait averti les États-Unis qu'une «grande armée se formait contre (eux)».

Marié à l'une des filles de ben Laden, Fatima, Abou Ghaith, il a, selon l'accusation, travaillé pour Al-Qaïda jusqu'en 2002, année où il a quitté l'Afghanistan pour s'installer en Iran.

Les procureurs new-yorkais l'accusent également de complicité avec Richard Reid, un Britannique qui avait tenté de faire exploser un vol Paris-Miami en décembre 2001 avec des chaussures piégées, trois mois après le 11-Septembre.

Mais la défense affirme que les États-Unis n'ont pas de preuves qu'Abou Ghaith soit impliqué ou au courant de cette tentative d'attentat.

Le procès devrait être marqué par l'intervention de deux témoins, qui s'exprimeront par circuit vidéo depuis le Royaume-Uni et le Yémen: le Britannique Saajid Badat, qui avait plaidé coupable et coopéré avec les enquêteurs après avoir été accusé de complicité avec Richard Reid, qui témoignera le 10 mars, et un ancien chauffeur de Ben Laden, Salim Hamdan, qui vit désormais au Yémen.

Le juge Kaplan a décidé que le procès pouvait démarrer sans que la défense ait reçu les 14 pages de témoignage du cerveau auto-proclamé du 11-Septembre Khalid Cheikh Mohammed, détenu à Guantanamo depuis 2006.

L'avocat de Mohammed a refusé de transmettre le document, parce que les renseignements américains voulaient l'examiner de près, selon la défense.