Tout l'Est des États-Unis s'apprêtait mercredi à subir ce que les météorologues annonçaient comme la pire tempête de l'hiver avec de fortes chutes de neige.

Flocons et pluie verglaçante avaient déjà commencé à tomber sur les États du sud-est du pays dans la nuit de mardi à mercredi et devaient continuer jusqu'à jeudi, selon les prévisions. La tempête devait arriver sur la capitale fédérale Washington tard mercredi.

Le porte-parole de la Maison-Blanche, Jay Carney, a indiqué lors de son point de presse quotidien mercredi que le président Barack Obama avait déclaré l'état d'urgence dans 45 comtés de Géorgie (sud-est), permettant ainsi à l'Agence fédérale de gestion des situations d'urgence (Fema) d'opérer dans cet État.

Il y a deux semaines, la Géorgie avait déjà subi une forte tempête dont la gestion par les autorités avait été fortement critiquée, des centaines d'écoliers ayant été contraints de dormir dans leur école en raison des routes bloquées.

M. Obama a également assuré que la Fema avait mis en place un centre de coordination de réponse nationale à Washington, ainsi qu'un centre régional équivalent à Atlanta, tenant à disposition génératrices, repas, eau et couvertures à Augusta, en Géorgie.

«Des chutes de neige sont attendues et devraient rendre les déplacements dangereux», a annoncé pour sa part le National Weather Service dans un communiqué mercredi, conseillant de ne se déplacer qu'en cas d'absolue nécessité.

«Si vous devez prendre la route, prévoyez une lampe de poche en plus, ainsi que de l'eau et de la nourriture dans votre véhicule», précisait-il.

La météo peu clémente cette semaine aux États-Unis a entraîné l'annulation de près de 7.000 vols à travers le pays, selon les médias américains, tandis que des milliers d'autres risquaient d'être perturbés dans les jours à venir avec la tempête annoncée.

L'aéroport international Hartsfield-Jackson d'Atlanta, le plus important au monde en termes de trafic, a annulé mercredi la quasi-totalité de ses 2500 vols (départs et arrivées) quotidiens, rapportait le journal Atlanta Herald Constitution.

Coupures de courant attendues 

Le National Weather Service met en garde depuis plusieurs jours contre un «dôme gigantesque» de courants d'air froid venus de l'Arctique devant s'installer sur la partie est des États-Unis, créant une «tempête glaciale» susceptible de «paralyser» de nombreux États, depuis la Géorgie et la Caroline du Sud jusqu'aux régions les plus au nord du pays.

«Les accumulations de glace seront incroyables, si ce n'est historiques», a souligné le National Weather Service, ajoutant que jusqu'à 30 cm de neige pourraient tomber sur les Etats de La Nouvelle-Angleterre jeudi.

Dans certaines parties de la Géorgie, qui connaît rarement le gel et les températures glaciales, les chutes de neige risquaient d'atteindre jusqu'à 25 cm ou plus.

Pour éviter le même scénario qu'il y a deux semaines, le gouverneur de Géorgie Nathan Deal a déclaré dès mardi l'état d'urgence et déployé une armada de camions pour saler les routes avant l'arrivée de la tempête.

Des responsables de la principale entreprise énergétique de l'État, Georgia Power, ont prévenu mercredi qu'ils s'attendaient à la plus importante quantité de glace de ces dernières décennies, ce qui pourrait signifier de très nombreuses coupures d'électricité laissant des habitants plusieurs jours dans le noir et le froid.

L'entreprise a même envoyé en avance des équipes sur le terrain pour couper les branches d'arbres, dans l'espoir d'éviter de massives interruptions de courant.

En plus de l'aide apportée par la Fema, plusieurs localités de la région préparaient des abris d'urgence dans des églises ou des centres de loisirs où la population pourra s'abriter au chaud en cas de coupures de courant.

Le gouverneur d'Alabama, dans le sud du pays, a également déclaré l'état d'urgence afin de pouvoir mieux déployer les ressources de l'État en cas de besoin.

L'hiver est rude cette année aux États-Unis, entraînant des conséquences à toutes les échelles. La société ADP a assuré la semaine dernière que les mauvaises conditions climatiques avaient nui à la croissance de l'emploi. Les prix du pétrole ont au contraire été portés à la hausse en partie en raison du froid inhabituel et de la succession des tempêtes.