Deux membres du groupe russe contestataire Pussy Riot, engagées dans une croisade internationale contre Vladimir Poutine, ont interpellé mardi le président russe depuis New York où elles partageront mercredi la scène avec Madonna.

La chanteuse américaine se produira mercredi lors d'un concert organisé par Amnesty International à Brooklyn et présentera «ses deux camarades de lutte pour la liberté Nadia et Macha», en employant les diminutifs des deux jeunes femmes libérées de prison en décembre. Les deux militantes qui ne chanteront pas, liront un texte sur la défense des droits de l'homme.

Les États-Unis sont la dernière étape de la tournée internationale de Maria Alekhina, 25 ans, et Nadejda Tolokonnikova, 24 ans, entamée peu après leur libération après 21 mois de détention. Trois des cinq Pussy Riot avaient été emprisonnées pour avoir chanté en février 2012 une «prière punk» contre Vladimir Poutine dans la cathédrale du Christ-Sauveur à Moscou.

Comme lors de leurs précédentes étapes, les jeunes femmes se sont exprimées mardi au nom des femmes, des homosexuels et des prisonniers dont les droits, dénoncent-elles, sont bafoués par le gouvernement de Vladimir Poutine. Elles ont également appelé à davantage de transparence politique.

Lors de cette conférence de presse donnée depuis les bureaux d'Amnesty International à New York, on leur a demandé ce qu'elles aimeraient dire à Barack Obama et à son homologue russe.

Nadejda Tolokonnikova a enjoint le président américain à ne pas «craindre de dire publiquement son opinion sur la situation en Russie lors de sa prochaine visite». Et à Vladimir Poutine, elle demanderait: «Vous n'en avez pas marre de tout ça?».

À l'occasion de l'ouverture vendredi des jeux Olympiques de Sotchi en Russie, les deux femmes ont à nouveau appelé les touristes à ne pas oublier les problèmes de la Russie derrière les festivités.

«Nous souhaitons que les Américains regardent vraiment la Russie et la voient au-delà des images véhiculées par les Jeux», a asséné Maria Alekhina.