Le républicain Chris Christie, pressenti pour la présidentielle de 2016, était au courant de la fermeture des voies du Pont George Washington, a affirmé vendredi un avocat, partie prenante dans le scandale qui menace désormais les ambitions de M. Christie.

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Chris Christie, gouverneur du New Jersey extrêmement populaire, avait affirmé le 9 janvier ne pas avoir été mis au courant de cette fermeture des voies d'accès au pont, artère vitale reliant le New Jersey à New York. Elle avait apparemment décidée par son entourage pour se venger d'un maire démocrate qui refusait de soutenir sa campagne de réélection comme gouverneur l'été dernier, et avait provoqué des embouteillages monstres.

L'ordre de fermer les voies était «un ordre de l'administration Christie», et «des éléments existent également, liant M. Christie à la connaissance de la fermeture des voies, quand elles étaient fermées, contrairement à ce que le gouverneur a dit publiquement dans une conférence de presse de deux heures», a écrit Alan Zegas, l'avocat de David Wildstein, accusé d'avoir ordonné la fermeture des voies.

Dans cette lettre dont l'intégralité a été publiée par le Wall Street Journal, l'avocat affirme aussi que son client, qui a démissionné en décembre, «conteste certaines déclarations le concernant, faites par M. Christie, et peut prouver l'inexactitude de certaines d'entre elles».

M. Wildstein, ami de lycée de M. Christie, avait été nommé en 2010 par ce dernier à l'Autorité portuaire de New York et du New Jersey, qui contrôle les ponts. C'est à lui que la chef-adjointe de cabinet de M. Christie avait envoyé un courriel en août dernier affirmant: «C'est le moment pour des problèmes de circulation à Fort Lee».

«Compris», avait-il répondu.

Mme Kelly a été licenciée le 9 janvier par M. Christie.

«Je ne savais pas, je n'ai été aucunement impliqué», avait insisté le gouverneur, lors de sa longue conférence de presse ce jour là, en dénonçant un comportement d'une «stupidité abjecte», et en s'excusant abondamment.

M. Wildstein avait le même jour été cité à comparaître dans l'enquête ouverte sur la fermeture des voies d'accès au pont, par une commission de l'Assemblée du New Jersey. Il avait refusé de répondre aux questions, évoquant son droit constitutionnel à rester silencieux.

Le courrier de M. Zegas est adressé à l'Autorité des ports, qui a refusé de payer pour les frais d'avocats de M. Wildstein, ce que conteste M. Zegas.