Les États-Unis ont déployé une petite équipe de conseillers militaires en Somalie au cours des derniers mois pour aider la force de l'Union africaine dans le pays, a annoncé l'armée américaine vendredi.

C'est la première fois depuis 1993 --quand deux hélicoptères Blackhaw avaient été abattus et 18 soldats américains tués au cours d'une opération désastreuse-- que des troupes américaines sont déployées dans ce pays de la Corne de l'Afrique.

«Les États-Unis ont mis en place une cellule de coordination en Somalie pour (...) soutenir la mission de l'Union africaine en Somalie (Amisom) et les forces de sécurité somaliennes, pour accroître leurs capacités et promouvoir la paix et la sécurité dans toute la Somalie et la région», écrit le porte-parole du centre de commandement de l'armée américaine en Afrique, le colonel Tom Davis, dans un communiqué.

L'équipe, lancée en octobre et totalement opérationnelle depuis décembre, compte «moins de cinq» soldats, a précisé à l'AFP un responsable de la défense s'exprimant sous couvert d'anonymat. Elle est basée à l'aéroport de Mogadiscio et travaille aux côtés de la mission de l'Union africaine, qui fait face à des insurgés islamistes, a ajouté ce responsable.

La Somalie est en état de guerre civile depuis deux décennies. Les islamistes shebab, qui ont juré la perte des autorités, constituent encore, de l'avis d'experts, le principal obstacle au retour de la paix dans le pays.

Sous la pression de la force de l'Union africaine, qui intervient en soutien de l'embryon d'armée somalienne, et d'un contingent éthiopien, ils ont perdu un à un leurs bastions des centre et sud somaliens depuis deux ans et demi, mais ils continuent de contrôler de vastes zones rurales.

Les 3 et 4 octobre 1993, une bataille opposant soldats américains et miliciens somaliens avaient entraîné la mort de deux soldats américains et de centaines de Somaliens. Deux hélicoptères de combat américains Blackhawk avaient alors été abattus alors que les forces américaines tentaient en vain depuis des semaines d'éliminer le puissant chef de guerre somalien Mohamed Farah Aidid, qui tenait le sud de la capitale somalienne.

L'issue de la bataille --adaptée au cinéma dans La Chute du faucon noir par Ridley Scott-- provoquera le retrait des forces internationales de Somalie, venues aider les Somaliens victimes de la guerre civile dans le cadre de l'opération onusienne «Rendre l'espoir».