Plus d'un million d'Américains se préparent à un coup dur d'après-Noël alors que les prestations prolongées fédérales d'assurance-emploi s'interrompront soudainement cette fin de semaine, avec des implications potentielles importantes pour l'économie américaine toujours en reprise.

Une importante bataille politique se profilera sans aucun doute lorsque le Congrès reprendra ses travaux, au début d'une année électorale.

Entraînant le Congrès avec lui, le président américain Barack Obama - toujours en vacances - a appelé deux sénateurs proposant une prolongation du programme pour leur offrir son appui. Vendredi, M. Obama s'est engagé à faire pression sur le Sénat et la Chambre pour agir promptement l'an prochain pour s'attaquer à cette «priorité économique urgente», a dit la Maison-Blanche.

Pour les familles dépendant de l'aide financière, la fin de la «compensation d'urgence pour le chômage» du gouvernement fédéral entraînera une nouvelle phase d'austérité, alors que les participants perdront leur allocation mensuelle moyenne de 1166 $ US.

Le taux de chômage pourrait diminuer, mais des analystes affirment que l'économie pourrait souffrir d'un manque d'argent dans les poches des consommateurs, qui dépenseront donc moins pour toutes sortes d'articles, des vêtements aux voitures. Ayant laissé ce programme d'«urgence» arriver à son terme dans le cadre de l'entente budgétaire, il n'est pas clair si le Congrès désire le relancer.

Environ 1,3 million de personnes ne disposeront plus de ce revenu d'appoint à partir de samedi.

En Californie, par exemple, on prévoit que plus de 500 000 habitants cesseront de recevoir cette allocation d'ici juin. Au cours de la dernière année, les habitants de l'État ont reçu 4,5 milliards $ US en prestations d'assurance-emploi, dont la majeure partie a été reversée dans l'économie locale.

Lancé sous George W. Bush, ce programme a coûté plus de 225 milliards $ US depuis 2008. Le relancer pour 2014 coûterait 19 milliards $ US, estime le Bureau budgétaire du Congrès.

Les démocrates de la Chambre ont déjà tenté, sans succès, de prolonger le programme jusqu'en mars. Les démocrates du Sénat et certains républicains effectueront une nouvelle tentative en 2014.

Le président de la Chambre, le républicain John Boehner, a fait savoir que son caucus envisagerait la possibilité d'une prolongation «du moment qu'elle est payée et qu'il y a d'autres démarches pour aider à relancer notre économie».

Pour d'autres républicains, la barre est placée un peu plus haut. Plusieurs d'entre eux s'appuient sur des signes de croissance économique et un taux de chômage de moins de 7 pour cent - devant d'ailleurs descendre davantage - comme autant de preuves qu'une prolongation n'est pas nécessaire.