Les États-Unis ont exprimé mardi leurs «nombreuses inquiétudes» sur les pratiques commerciales chinoises, notamment en matière de propriété intellectuelle et sur le rôle de l'État dans l'économie du pays.

«Même si des progrès ont été accomplis sur des questions importantes, de nombreux sujets d'inquiétude subsistent», écrit le ministère américain du Commerce extérieur (USTR) dans son rapport annuel sur les pratiques de la Chine en tant que membre de l'Organisation mondiale du Commerce (OMC).

Les États-Unis ont à plusieurs reprises saisi l'OMC pour dénoncer les pratiques de Pékin, membre de l'institution depuis 2001 et régulièrement accusé de restreindre l'accès de son marché intérieur aux entreprises étrangères ou de subventionner illégalement son industrie.

La Chine «doit réduire le rôle de l'État dans la planification de l'économie, réformer les entreprises publiques et éliminer les préférences accordées à ses entreprises nationales», résume l'USTR dans son rapport.

Le ministère salue certes l'engagement pris en novembre par le Parti communiste chinois d'accorder un «rôle décisif» à l'économie de marché mais assure attendre que ce discours se «traduise en actes».

Le ministère américain appelle également Pékin à modifier son cadre réglementaire pour mieux protéger la propriété intellectuelle et lutter contre le piratage informatique.

«La contrefaçon et le piratage restent à des niveaux inacceptables et continuent d'infliger de graves dommages aux entreprises américaines dans de nombreux secteurs», affirme l'USTR, appelant notamment Pékin à cesser d'utiliser illégalement des logiciels «à tous les niveaux de l'administration».

Selon l'administration américaine, la Chine a également continué cette année à «limiter» l'accès des entreprises étrangères à son marché, en violation des règles de l'OMC.

«Les principaux bénéficiaires de ces mesures sont les entreprises contrôlées par l'État», assure l'USTR, qui met également à l'index le manque de «transparence» du marché agricole chinois et de ses réglementations.

Sur l'ensemble de ces questions, le ministère américain s'engage à poursuivre un dialogue «productif» avec les autorités de Pékin mais prévient qu'il «n'hésitera pas» à engager de nouvelles procédures contentieuses contre le pays devant l'OMC.

Les États-Unis accusent depuis de nombreuses années un très lourd déficit commercial vis-à-vis de la Chine. En octobre, il s'est élevé à près de 30 milliards de dollars en octobre pour les seuls échanges sur les biens.