Joseph Paul Franklin, un tueur en série suprémaciste blanc qui s'attaquait aux Noirs, aux juifs et aux couples interraciaux durant une campagne meurtrière menée de 1977 à 1980 où il aurait tué 22 personnes dans le but avoué de déclencher une guerre raciale aux États-Unis, a été exécuté, mercredi matin, dans le Missouri.

À peine quelques heures avant la mise à mort de l'homme de 63 ans, une cour d'appel américaine a annulé le sursis à l'exécution accordé quelques heures auparavant au tueur en série raciste, défendu par celui qu'il a rendu infirme, le producteur de films pornographiques et éditeur de la célèbre revue Hustler, Larry Flynt, a annoncé CNN.

Franklin, un partisan de la suprématie blanche et accusé d'une série de 22 meurtres racistes entre 1977 et 1980, avait bénéficié mardi soir d'un sursis quelques heures à peine avant son exécution programmée pour mardi soir par injection létale.

Un juge du Missouri avait reporté à la dernière minute l'exécution de l'homme qui a rendu infirme Larry Flynt, invoquant un risque de «souffrance inutile» lié au produit mortel qui devait lui être injecté.

Mais l'État du Missouri a fait appel contre ce sursis et tôt mercredi la 8e Cour d'appel des États-Unis a jugé insuffisantes les preuves avancées par les avocats du condamné pour surseoir à son exécution, a précisé CNN.

Un deuxième juge, Carol Jackson, avait accordé un sursis séparé considérant que Franklin souffrait de déficience mentale.

Joseph Paul Franklin, qui se disait en guerre contre les Juifs, les Noirs et les couples mixtes, a été condamné à mort pour le meurtre en 1977 de Gerald Gordon devant la synagogue de St Louis dans le Missouri. Il avait aussi été reconnu coupable du meurtre de deux Noirs dans l'Utah, d'un couple mixte au Wisconsin et d'un attentat contre une synagogue du Tennessee. Il avait également été lié à la tentative de meurtre de l'activiste des droits civils Vernon Jordan Jr, en 1980.

Il n'a jamais été jugé pour avoir tiré en 1978 sur Larry Flynt devant un tribunal de Géorgie, où le polémiste venait répondre d'une inculpation pour obscénités.

Flynt, 70 ans, cloué dans un fauteuil-roulant depuis 35 ans, avait exhorté le mois dernier l'État du Missouri à ne pas exécuter l'homme qui l'a rendu paraplégique.

Dans une lettre parue jeudi sur le site hollywoodreporter.com, il s'est livré à un vibrant plaidoyer contre la peine de mort, estimant que Franklin devait être puni mais pas exécuté.

«À mon avis, la seule motivation derrière la peine de mort c'est la vengeance et non la justice. Et je pense foncièrement qu'un gouvernement qui interdit le meurtre de ses concitoyens ne devrait pas s'employer lui-même à tuer des gens», écrit-il.

-Avec l'Agence France-Presse