Le système de santé aux États-Unis est un système de loin plus cher et moins efficace que ceux d'autres systèmes de pays industrialisés, et beaucoup d'Américains veulent le changer, indique mercredi une étude comparative.

Les États-Unis dépensent 8508 dollars par personne, soit 17,7% du PIB, pour leur système de santé, loin devant la Norvège au deuxième rang (5669 dollars), indique une étude de la fondation The Commonwealth Fund qui a comparé les États-Unis avec dix autres pays, dont la France.

Pourtant, les Américains sont plus que tous les autres susceptibles de ne pas se soigner en raison des coûts de la santé ou de payer de leur poche une forte partie des soins, indique l'étude qui a interrogé entre 1000 et 2000 personnes dans chaque pays entre février et juin 2013.

Ainsi, un adulte américain sur trois n'est pas allé se soigner au cours de l'année écoulée en raison des coûts, contre 14% en France ou 4% en Suède.

Quelque 40% des Américains, assurés ou non, ont dépensé 1.000 dollars ou plus de leur poche pour des soins, contre 7% en France ou 3% au Royaume-Uni. Ils sont néanmoins un sur trois en Australie ou en Nouvelle-Zélande.

Quand 70% des Allemands peuvent obtenir un rendez-vous le jour même ou le lendemain, ils sont moins de la moitié aux États-Unis ou au Canada, et un Américain sur quatre doit attendre six jours ou plus (16% en France).

En revanche, l'accès à un spécialiste est plus rapide qu'en Norvège ou au Canada.

Le coût administratif de la santé s'élève à 606 dollars par tête aux États-Unis, le deuxième pays étant la France à 277 dollars et les Américains sont ceux qui passent le plus de temps dans la paperasserie ou les litiges de remboursement.

Trois Américains sur quatre veulent voir leur système fondamentalement changé ou entièrement reconstruit, à cause des coûts, des délais d'attente ou de la complexité du système, alors que 40% des Français et la moitié des Suisses, Néerlandais et Britanniques sont contents du leur.

L'étude a été réalisée alors que le système de santé américain est en train de subir de profonds changements en raison de la réforme du président Obama, très contestée et dont les débuts ces dernières semaines ont montré de spectaculaires ratés.

Environ 50 millions de personnes ne sont pas assurées aux États-Unis.