La mère de «Baby Hope», la petite fille identifiée à New York après 22 ans d'enquête, est sortie de son silence, expliquant qu'elle avait eu «peur» de signaler sa disparition, car elle ne parlait pas anglais.

«Je ne suis pas allée à la police parce que j'avais peur qu'on ne m'écoute pas. J'avais peur, je ne parlais pas la langue», a expliqué en espagnol Margarita Castillo, 52 ans, d'origine mexicaine, à la chaîne Telemundo NY dans une interview diffusée mardi soir.

Pleurant doucement, elle a aussi estimé que les gens ne devaient pas la juger, car «ils ne savent pas ce qui s'est passé».

«Baby Hope», dont personne n'avait jamais réclamé le corps, avait été trouvée en juillet 1991 dans une glacière de pique-nique, cachée dans un sac plastique sous des cannettes de boisson près d'une voie express. Elle avait 4 ans, avait été violée, et portait des traces de coups.

Sa mort, et le fait que personne ne la réclame, avait profondément traumatisé les New-Yorkais.

Samedi dernier, la police a annoncé l'arrestation d'un «cousin» de 52 ans, Conrado Juarez, précisant qu'il avait reconnu avoir étouffé la petite fille, Anjelica Castillo, après l'avoir violée dans l'appartement où l'enfant vivait avec plusieurs personnes. Il s'en était ensuite débarrassée dans la glacière, sur les conseils d'une soeur depuis décédée.

Margarita Castillo a précisé qu'à l'époque, elle avait confié Anjelica et une de ses soeurs à leur père, dont elle était séparée.

«Pour moi elle n'était pas disparue, son père me l'avait prise» a-t-elle expliqué, disant que son plus grand regret était de lui avoir laissée.

Elle avait appris quelques années plus tard, de Conrado Juarez, que la petite fille était morte, mais celui-ci ne lui avait donné aucun détail, et Margarita Castillo n'avait pas contacté la police.

La soeur aînée d'Anjelica, Laurencita Ramirez, 27 ans, a également confié au New York Post qu'elle savait depuis des années qu'elle avait une soeur qui était morte, mais n'avait fait le lien avec «Baby Hope» que la semaine dernière.