Les États-Unis ont assuré vendredi avoir autorisé le survol de leur territoire par l'avion du président vénézuélien Nicolas Maduro et ont nié tout refus de visas à une délégation de Caracas à l'ONU, comme l'en accuse le Venezuela.

La montée de fièvre entre Caracas et Washington est le dernier épisode de relations houleuses entre les deux États.

«Les États-Unis ont permis aux autorités vénézuéliennes d'entrer dans l'espace aérien américain», a déclaré la porte-parole adjointe du département d'État Marie Harf, soulignant toutefois que la demande n'avait pas été formée comme il se doit, notamment sur un délai requis d'au moins trois jours pour les autorisations diplomatiques.

D'après Mme Harf, Caracas a fait sa demande le 18 septembre pour survoler Porto Rico, un territoire américain, vers l'Europe. L'autorisation a été donnée jeudi soir selon la responsable américaine. Le président vénézuélien avait annoncé cette semaine un voyage à Pékin du 21 au 24 septembre pour y rencontrer son homologue Xi Jinping dans le but de «renforcer les relations stratégiques».

Mais le ministère vénézuélien des Affaires étrangères a dénoncé jeudi soir un refus des États-Unis d'accorder un droit de passage dans leur espace aérien, parlant «d'insulte» et de «faute grave».

Caracas a aussi accusé Washington d'avoir refusé des visas pour des responsables vénézuéliens attendus la semaine prochaine à l'Assemblée générale des Nations unies à New York.

Pays-hôte, les États-Unis sont généralement juridiquement contraints de fournir des visas à tous les invités officiels à l'AG de l'ONU, un territoire extra-national.

«Je peux vous dire qu'aucun visa n'a été refusé à la délégation vénézuélienne de l'Assemblée générale des Nations unies cette année», a affirmé Mme Harf.

Washington et Caracas, qui n'ont plus d'ambassadeurs respectifs depuis 2010, mais des chargés d'affaires, entretiennent des relations diplomatiques particulièrement tendues.

Les gouvernements du président décédé Hugo Chavez (1999-2013) et de son successeur Maduro fustigent régulièrement des tentatives de déstabilisation par une opposition qui serait appuyée par les États-Unis.

Fin juillet, M. Maduro avait annoncé avec fracas la fin du «dialogue permanent» repris un mois plus tôt avec les États-Unis pour tenter de normaliser les relations bilatérales.

Le président vénézuélien avait invoqué l'affaire d'espionnage Snowden et des déclarations de l'ambassadrice américaine à l'ONU Samantha Power qui avait promis de lutter contre «la répression» au Venezuela.

Face à ces propos «infâmes», M. Maduro avait «confirmé (sa) politique de tolérance zéro devant les agressions des +gringos+ contre le Venezuela».