Des signaux d'alerte auraient pu être décelés dans le comportement passé d'Aaron Alexis, l'auteur de la fusillade de Navy Yard à Washington, mais l'armée ne les a pas détectés, a reconnu mercredi le chef du Pentagone, Chuck Hagel.

«Manifestement, quand on regarde avec le recul, il y avait des signaux d'alerte, bien sûr qu'il y en avait», a affirmé le secrétaire à la Défense, qui a ordonné la réalisation d'audits de sécurité sur les conditions d'accès aux installations militaires américaines dans le monde.

«Pourquoi n'ont-ils pas été décelés, pourquoi les responsables des procédures d'habilitation n'en ont-ils pas tenu compte, que faisaient-ils?... Ce sont des questions légitimes auxquelles nous allons devoir répondre», a-t-il admis lors d'une conférence de presse.

La mère du tueur présente ses excuses



La mère d'Aaron Alexis a présenté mercredi ses excuses aux familles des 12 victimes, ajoutant que «son fils ne pourrait plus faire de mal là où il est aujourd'hui».



«À vous, familles des victimes, je suis tellement désolée de qui est arrivé. Mon coeur est brisé», a déclaré Cathleen Alexis dans un bref communiqué qu'elle a lu sur CNN.

«Notre fils Aaron Alexis a tué 12 personnes et en a blessé plusieurs autres. Ses actes auront des conséquences profondes et éternelles sur les familles des victimes», a-t-elle dit d'une voix tremblante.

«Je ne connais pas les raisons de son geste et je ne pourrai jamais lui demander», a-t-elle ajouté. «Aaron ne pourra plus jamais faire de mal là où il est aujourd'hui, et j'en suis heureuse».

Cathleen Alexis a confié à une journaliste de CNN qu'elle était confinée dans son appartement de Brooklyn, à New York, depuis lundi après-midi et qu'elle avait accepté de sortir de son silence en produisant ce bref communiqué.

Interrogée par une journaliste de CNN qui a pu entrer chez elle, Cathleen Alexis a cependant refusé de préciser quand elle avait parlé à son fils pour la dernière fois et si elle avait une quelconque idée de ses motivations.

Aaron Alexis, un sous-traitant de la Défense, s'est introduit lundi matin dans un immeuble de bureaux du complexe de la Marine de Navy Yard à Washington, où il a ouvert le feu et tué 12 personnes et blessé huit autres avant d'être abattu par la police.

Cet ancien de la Marine américaine avait des antécédents de problèmes comportementaux allant jusqu'à au moins un épisode de délire psychotique cet été. Il n'avait cependant jamais été poursuivi et avait pu s'acheter un fusil à pompe en toute légalité.

Alors que les questions se multiplient sur le fait qu'Aaron Alexis ait pu bénéficier d'une habilitation de sécurité lui permettant de se rendre dans des installations militaires pour y travailler, le secrétaire à la Défense a ordonné plusieurs enquêtes.

La première doit passer en revue «la sécurité et les procédures d'accès à toutes les installations du département de la Défense dans le monde», selon M. Hagel.

Un deuxième audit concerne les procédures d'octroi des habilitations de sécurité, y compris pour celles accordées aux sous-traitants de la Défense, a détaillé le ministre qui a également demandé qu'un «panel indépendant» conduise sa propre enquête.