Le président des États-Unis Barack Obama a mis en garde vendredi ses adversaires républicains contre toute tentative d'aller jusqu'à la crise budgétaire pour contrer l'application de sa réforme de l'assurance-maladie.

«La question vraiment intéressante est de savoir pourquoi mes amis dans l'autre parti ont décidé qu'empêcher les gens d'avoir accès aux soins était leur saint Graal», s'est écrié M. Obama lors d'une conférence de presse.

«La seule chose sur laquelle les républicains sont unis en ce moment, c'est de faire en sorte que 30 millions de personnes n'aient pas de couverture maladie», a-t-il ironisé.

Promulguée en mars 2010 et confirmée en mai 2012 par la Cour suprême, la réforme de l'assurance-maladie est la pièce maîtresse du bilan social de M. Obama. Elle doit franchir à l'automne une étape cruciale, quand les Américains dépourvus de couverture pourront s'inscrire pour en bénéficier selon un système de mutualisation des risques au niveau des États.

Mais certains républicains, parti majoritaire à la Chambre, ont dit vouloir empêcher à tout prix l'application de la loi, au besoin en refusant de voter un budget qui ne supprimerait pas son financement.

L'année budgétaire se termine fin septembre. Faute de vote du budget au Congrès, l'État fédéral sera contraint de fermer ses services administratifs «non essentiels».

«L'idée de fermer les services de l'État sauf à empêcher 30 millions de personnes d'avoir accès à une couverture maladie est une mauvaise idée», a affirmé le président.

«Vous feriez mieux de réfléchir à la façon d'améliorer la situation de la classe moyenne», a-t-il ajouté, tout en se disant persuadé que «le bon sens finira par triompher».

L'incapacité chronique des deux camps à s'entendre sur les impôts a déjà débouché en mars sur une cure d'austérité forcée, synonyme de programmes gelés et de congés sans solde pour le secteur public fédéral.

Les républicains de la Chambre refusent net le cocktail proposé par le président: une réduction des dépenses et une hausse de la fiscalité pour les contribuables les plus aisés.

La crise budgétaire en devenir se double de la nécessité de relever le plafond de la dette, là aussi une prérogative du Congrès. Le Trésor a mis en garde contre le danger d'un défaut dès la mi-octobre, ce qui serait sans précédent aux États-Unis.