«Fragmentée et affaiblie», Al-Qaïda reste cependant une menace significative et les groupes qui lui sont affiliés «continuent d'innover en ce qui concerne les cibles, les tactiques et la technologie», indique un rapport de l'ONU.

Selon ce rapport transmis au Conseil de sécurité par un groupe d'experts de l'ONU, le numéro un d'Al-Qaïda, Ayman al-Zawahiri, «a montré peu de capacités à unifier et diriger les groupes liés à Al-Qaïda».

«La noyau dur d'Al-Qaïda n'a pas vu sa situation s'améliorer depuis six mois», affirment les auteurs du rapport. «Sa direction, située dans la région frontalière entre Afghanistan et Pakistan, continue de publier des déclarations mais se montre peu capable de diriger des opérations de manière centralisée».

«Cependant, avertissent les experts, la diminution effective des capacités et l'attrait réduit d'Al-Qaïda ne signifient pas que la menace d'attaques par Al-Qaïda aie disparu».

Le rapport souligne que «la propagande terroriste sur internet est de plus en plus large et sophistiquée» et que les récents attentats à Boston, Londres et Paris «rappellent le défi que continuent de représenter des actes de violence terroriste commis par des individus et des petits groupes».

En outre, le conflit en Syrie «a vu l'émergence d'une forte présence d'Al-Qaïda», provenant de la branche irakienne du mouvement, et qui «attire des centaines de recrues» étrangères.

Toujours selon les experts, «Al-Qaïda et ses filiales sont plus diversifiées et variées qu'auparavant et ne sont reliés que par une idéologie peu précise et un attachement à la violence terroriste».

Cependant, ajoutent-ils, «la diversification des groupes liés à Al-Qaïda n'a pas diminué la menace qu'ils représentent pour la population civile, les gouvernements nationaux et des cibles choisies dans les zones d'opération de chaque filiale».

Le rapport reconnaît néanmoins que certains des groupes liés à Al-Qaïda  ont subi des revers militaires comme au Mali, à la suite de l'opération française Serval, et en Somalie. Au Mali, notent les experts, «même si des poches de résistance subsistent, l'autorité du gouvernement a été restaurée et ces groupes ont été dégradés de manière importante».

Il s'agit du quatorzième rapport du groupe d'experts chargé de suivre l'application des sanctions internationales adoptée par l'ONU contre les membres d'Al-Qaïda et les individus ou entités qui la financent ou la soutiennent.