Les suicides chez les militaires américains, en forte hausse ces dernières années, résultent de pathologies préexistantes et ne sont pas liés à l'expérience traumatisante du combat, conclut une étude américaine publiée mardi.

Cette étude parue dans le Journal of the American Medical Association (JAMA) examine les facteurs de risque dans un groupe de soldats d'active ayant quitté l'armée entre 2001 et 2008.

Au cours de cette période, l'armée américaine était notamment déployée en Afghanistan, puis à partir de 2003, en Irak.

Le fait d'être un homme, de souffrir de troubles comme la dépression et de consommer beaucoup d'alcool sont des facteurs amenant au suicide. Cependant, aucune des situations spécifiquement militaires comme le déploiement à l'étranger ou le combat n'y contribue, conclut le Dr Cynthia Leard Mann du Centre de recherche naval sur la santé, à San Diego en Californie.

Durant la période de l'étude, de 2001 à 2008, il y a eu 83 suicides dans le groupe étudié, fort de 150 000 participants.

Selon les chercheurs, le fort accroissement des suicides chez les militaires américains depuis 2005 «pourrait refléter une augmentation de la prévalence de troubles mentaux dans cette population. Cette dernière pourrait résulter du stress emmagasiné lors des déploiements ou sur la base d'origine».

De ce fait, «dépister très tôt des troubles psychiatriques et des antécédents d'utilisation de drogues ou de consommation excessive d'alcool ainsi que des traitements de qualité devraient offrir une meilleure prévention», estiment les auteurs de cette recherche.

Pour le Dr Rachel Yehuda, professeur de psychiatrie à la faculté de médecine Mount Sinaï à New York, cette étude «démontre que les pathologies mentales sont responsables d'un grand nombre de suicides et que ces troubles peuvent être traités».

«La question reste de savoir comment les situations de combat interagissent avec les troubles mentaux préexistants et accroissent le risque de suicide», ajoute-t-elle.