Barack Obama recevait jeudi le président du Yémen pour évoquer en particulier le dossier de la prison de Guantanamo, dont un grand nombre de détenus sont originaires de ce pays et attendent leur transfèrement.

La Maison Blanche est toutefois restée vague sur les éventuelles annonces à attendre de la rencontre entre le président américain et son homologue Abd Rabbo Mansour Hadi, prévue à partir de 15H45 dans le Bureau ovale, et qui devrait se conclure par des déclarations aux journalistes.

Sur les 86 détenus de Guantanamo (sur l'île de Cuba) qui ont reçu le feu vert des autorités militaires américaines pour un transfèrement, 56 sont yéménites. La prison, que M. Obama promet de fermer depuis son arrivée au pouvoir en 2009, abrite actuellement 166 détenus.

M. Obama souhaite parler avec M. Hadi «d'un renforcement supplémentaire de notre partenariat antiterroriste» ainsi que du dossier du «retour de détenus yéménites de Guantanamo qui ont reçu le feu vert pour un transfèrement», s'est contentée d'indiquer la présidence américaine.

M. Obama avait annoncé le 23 mai qu'il allait lever le moratoire sur le transfèrement vers le Yémen de détenus de la prison militaire, tout en prévenant que les dossiers de ces prisonniers feraient l'objet d'un examen «au cas par cas».

Le Yémen avait de son côté indiqué qu'il suivrait «toutes les étapes nécessaires pour s'assurer du retour en toute sécurité de ses détenus» et qu'il allait «continuer à travailler à leur réhabilitation progressive et à leur réintégration dans la société».

M. Hadi, qui a succédé en février 2012 à Ali Abdallah Saleh, allié des États-Unis dans la lutte contre Al-Qaïda, mais contraint au départ sous la pression de la rue après 33 ans au pouvoir, s'était déjà rendu le 28 septembre 2012 à la Maison-Blanche où il avait rencontré le vice-président Joe Biden.

Quelques jours auparavant, il s'était brièvement entretenu avec M. Obama en marge de l'Assemblée générale de l'ONU. Il s'agissait du seul dirigeant étranger à avoir eu droit à cet égard lors de la visite-éclair du dirigeant américain à New York, en pleine campagne présidentielle.

La nouvelle visite de M. Hadi à Washington intervient alors que les États-Unis mènent de nombreuses opérations contre les extrémistes islamistes dans son pays, via en particulier des bombardements de drones, avec l'accord tacite de Sanaa, toujours confrontée aux violences de groupes armés dont la branche locale d'Al-Qaïda.

Quatre membres présumés de la nébuleuse extrémiste ont ainsi été tués jeudi matin dans le sud-est du pays, selon la sécurité yéménite, portant à 13 le nombre de morts dans de telles opérations depuis samedi.