Ariel Castro, qui a plaidé coupable pour la séquestration de trois Américaines dans sa maison de Cleveland en Ohio (nord) durant une décennie, devrait prendre la parole pour évoquer ses crimes lors d'une audience jeudi consacrée à fixer sa peine.

L'ancien chauffeur de bus de 53 ans a plaidé coupable vendredi dernier en vertu d'un accord avec l'accusation qui lui permettra, s'il est validé par le juge, d'échapper à la peine capitale. Cet accord prévoit une peine de prison à vie sans possibilité de libération anticipée.

Si l'absence de procès permettrait d'éviter aux victimes d'avoir à témoigner et raconter leur calvaire, plus de détails devraient être révélés jeudi sur le supplice qu'elles ont subi durant plus de 10 ans dans cette maison de l'horreur.

L'accusation va en effet présenter des preuves des agressions endurées par les captives et appeler à la barre des experts pour expliquer comment Ariel Castro a pu les garder sous son contrôle durant si longtemps.

Il est peu probable que les trois jeunes femmes - Michelle Knight, 32 ans, Amanda Berry, 27 ans, et Gina DeJesus, 23 ans - assistent à cette audience. Le juge a toutefois réservé du temps pour d'éventuelles déclarations des victimes ou de leurs «représentants».

Selon la chaîne CNN mercredi soir, Michelle Knight pourrait intervenir, soit par message vidéo soit en personne.

Les trois jeunes femmes avaient été enlevées dans la rue à des moments différents alors qu'elles n'avaient respectivement que 20, 16 et 14 ans. Durant leur séquestration, elles ont été battues et violées à de très nombreuses reprises. Amanda Berry a également eu une petite fille, Jocelyn, née en captivité et âgée de 6 ans au moment de leur libération. Des analyses ADN ont confirmé que Castro était bien son père.

Détails de l'horreur

Dans un communiqué la semaine dernière, les jeunes femmes, qui avaient déjà demandé aux médias de respecter leur vie privée pour pouvoir se reconstruire, ont dit être «soulagées» et «satisfaites» de l'accord survenu entre l'accusation et la défense, qui va permettre, s'il est accepté par le juge, de maintenir Castro toute sa vie derrière les barreaux.

L'acte contenant les 977 chefs d'accusation retenus contre lui ainsi que des fuites sur les rapports de la police ont permis d'avoir un aperçu de l'horreur endurée par les victimes.

Michelle Knight, qui fut la première à être enlevée en 2002 et est celle qui aurait subi le plus d'abus, a été mise enceinte quatre fois durant sa captivité.

Elle a raconté à la police que son tortionnaire l'avait laissée quasiment sans nourriture durant deux semaines, avant de se rendre compte qu'elle était enceinte et de la battre violemment dans le ventre à plusieurs reprises jusqu'à ce qu'elle fasse une fausse couche.

Amanda Berry, enlevée en 2003, un jour avant son 17e anniversaire, a elle été autorisée à accoucher du bébé qu'elle portait. Elle a été contrainte de donner naissance à sa fille dans une petite piscine en plastique pour enfants le jour de Noël 2006. Selon le rapport de police, Castro a forcé Michelle Knight à y assister, assurant que «si le bébé mourait, (il la) tuerait».

Gina DeJesus, enlevée en 2004, a quant à elle indiqué aux enquêteurs que toutes trois étaient dans un premier temps enchaînées dans le sous-sol, avant d'être autorisées à vivre dans la maison sans entraves, mais derrière des portes verrouillées.

Le fils d'Ariel Castro âgé de 31 ans a affirmé lundi lors d'une interview télévisée que la prison à vie était le juste châtiment pour son père.