Les États-Unis vont continuer la livraison de chasseurs F-16 achetés par l'Égypte en 2010 en dépit du renversement du président Mohammed Morsi par l'armée, a affirmé jeudi un responsable américain.

«C'est le statu quo», a dit à l'AFP ce responsable s'exprimant sous couvert d'anonymat, précisant que les quatre prochains appareils doivent être livrés en août.

Huit l'ont déjà été sur ce contrat portant sur 20 appareils pour un coût estimé à 2,5 milliards de dollars.

«Ce qui était dans les tuyaux continue d'être honoré (...) tous les programmes se poursuivent», a confirmé un peu plus tard la porte-parole du département d'État Jennifer Psaki.

Officiellement toutefois, «étant donné les événements de la semaine passée, le président (Barack Obama) a ordonné aux ministères et agences concernées de réévaluer l'aide (américaine) au gouvernement égyptien», se contente d'indiquer le Pentagone dans un communiqué.

En cause, les implications légales si les États-Unis, à l'issue d'une analyse juridique en cours, concluaient que le renversement du président égyptien le 3 juillet constituait un coup d'État. Washington serait alors contraint de mettre fin à son soutien économique et financier au Caire.

Dans l'attente, l'aide militaire se poursuit. «Nous estimons que cela ne serait pas dans nos intérêts» de la suspendre, a affirmé lundi à la presse le porte-parole de la Maison-Blanche Jay Carney.

Pour le Pentagone, «la relation de défense américano-égyptienne reste le fondement de notre partenariat stratégique avec l'Égypte, et constitue un pilier de la stabilité régionale».

Au sein de l'administration du président Obama, c'est d'ailleurs le secrétaire américain à la Défense Chuck Hagel qui assure la liaison avec le nouvel homme fort du Caire, le général Abdel Fattah al-Sissi, pour convaincre l'armée de revenir à un gouvernement stable.

L'Égypte reçoit plus d'un 1,5 milliard de dollars par an de la part des États-Unis, dont 1,3 milliard d'aide militaire. Le Caire a ainsi pu se doter depuis 1980 de plus de 220 chasseurs F-16, disposant de la quatrième flotte mondiale de ce type d'appareils après les États-Unis, Israël et la Turquie, selon le Service de recherche du Congrès (CRS).