La justice californienne a accordé près de 58 millions de dollars de dommages et intérêts à un homme qui a perdu le quart de son crâne et l'usage de la parole dans une rixe à la sortie d'un bar de Los Angeles, a-t-on appris mercredi auprès de son avocat.

L'accident s'est déroulé en avril 2010, après qu'une bagarre eut éclaté dans un bar où Antonio Lopez Chaj s'était rendu avec des amis.

La victime «a été frappée à la tête avec une matraque par un agent de sécurité sans licence et sans formation, qui a ensuite écrasé sur le sol, à plusieurs reprises, la tête de M. Chaj», explique son avocat, Federico Sayre, dans un communiqué.

«L'accident a entraîné pour M. Chaj des blessures neurologiques permanentes et profondes, qui nécessiteront des soins pour le reste de sa vie, ainsi qu'une chirurgie réparatrice pour son crâne», ajoute-t-il.

La victime a perdu l'usage de la parole et nécessite des soins médicaux 24 heures sur 24. Les lésions étaient d'une telle gravité qu'elles ont entraîné une ablation d'environ un quart de son crâne et de son cerveau.

Un jury de la Cour supérieure de Los Angeles à Torrance, en banlieue sud de Los Angeles, a accordé à la victime 58 millions de dollars de dommages et intérêts, l'une des plus grosses indemnités des annales judiciaires de Californie pour un particulier, selon M. Sayre.

M. Chaj a obtenu 11,5 millions au titres des futures dépenses médicales, 35 millions pour la douleur et la souffrance déjà endurées et 11 millions pour celles à venir.

Son avocat s'attend néanmoins à ce que la société de sécurité condamnée fasse appel et n'exclut pas que l'affaire se finisse par une médiation.

Selon la plaidoirie de l'avocat, l'agent de sécurité responsable de l'attaque - qui a fui après les faits et n'a jamais été retrouvé - n'avait pas la formation ni les compétences requises pour exercer son métier, et n'avait pas l'autorisation de porter ni faire usage d'une matraque.

Un autre avocat de M. Chaj, John De Leon, a précisé au Los Angeles Times que son client, qui exerçait une activité de peintre en bâtiment, était un immigrant sans papiers au moment des faits.

«Ce verdict rendu pour les blessures reçues par une personne alors sans papiers montre que les jurés ne voient aucun obstacle à indemniser une victime, quel que soit son statut migratoire. C'est un grand jour pour le système judiciaire américain», déclare-t-il.