Wendy Davis, la sénatrice démocrate de l'État du Texas qui a fait un discours de 13 heures mardi soir pour empêcher l'adoption d'un projet de loi visant à restreindre de manière importante l'accès à l'avortement en sol texan, est rapidement devenue une véritable star politique. Mais le combat est loin d'être terminé.

Mme Davis a eu besoin de l'aide de ses partisans pour retarder le vote jusqu'à la toute fin de la séance extraordinaire du Sénat du Texas et faire ainsi dérailler le projet de loi, mais sa bonne vieille méthode d'obstruction lui a valu plusieurs éloges, notamment de la part du président Barack Obama.

Le gouverneur républicain du Texas, Rick Perry, a toutefois convoqué les sénateurs pour une autre séance extraordinaire le 1er juillet afin qu'ils puissent adopter la législation.

M. Perry peut exiger la tenue d'autant de séances extraordinaires de 30 jours qu'il le désire.

Âgée de 50 ans, Wendy Davis est restée debout durant toute son allocution mardi, respectant les règles qui lui interdisaient de s'asseoir, de s'appuyer sur son bureau ou de prendre une pause pour manger ou aller aux toilettes. Sa chaise avait même été retirée.

Son marathon oratoire avait pour but de bloquer l'un des projets de loi les plus restrictifs des États-Unis en matière d'avortement. L'adoption de la législation risquerait d'entraîner la fermeture de la plupart des cliniques d'interruption de grossesse volontaire dans le deuxième État le plus peuplé du pays.

Alors que minuit approchait et que Mme Davis, l'une des rares démocrates du Sénat texan, continuait de parler, plusieurs citoyens se sont tournés vers le Web pour assister à sa performance, son nombre d'abonnés sur Twitter passant de 1200 à plus de 79 000 au cours de la soirée.

Sur le compte officiel de M. Obama sur le populaire site de microblogage, on pouvait lire le message: «Quelque chose de spécial est en train de se passer à Austin ce soir».

Le projet de loi texan prévoit également interdire l'avortement après la 20e semaine de grossesse, une mesure à laquelle les États conservateurs ont souvent recours dans leurs efforts pour renverser la décision de la Cour suprême des États-Unis qui a légalisé l'avortement en 1973.