Des sociétés installées aux États-Unis sont utilisées pour blanchir l'argent issu du trafic de drogue ou d'armes et pour contourner les sanctions internationales contre l'Iran et la Corée du Nord, a affirmé jeudi un haut représentant du Trésor américain.

«Les entreprises créées aux États-Unis jouissent d'une apparence de légitimité qui leur donne accès aux système financier mondial. Mais la vérité gênante c'est que certaines sociétés basées aux États-Unis ont été utilisées par des cartels de la drogue et des trafiquants d'armes», a déclaré David Cohen, sous-secrétaire au Trésor chargé de la lutte anti-terrorisme.

Des sociétés-écrans installées dans le pays ont également été utilisées pour «contourner» les sanctions onusiennes et américaines contre l'Iran et la Corée du Nord, a-t-il ajouté dans une tribune parue dans la revue American Banker.

«En conséquence, les forces de l'ordre sont souvent bloquées par leur incapacité à obtenir des informations précises sur les véritables propriétaires de ces compagnies», a indiqué M. Cohen.

Le haut responsable ne fait allusion à aucun territoire en particulier mais l'État du Delaware (est) est souvent accusé d'être un paradis fiscal permettant d'ouvrir une société sous un régime comptable opaque et de l'exonérer d'impôts sur les bénéfices réalisés en dehors de son territoire.

Lors de leur sommet en Irlande du Nord des 17 et 18 juin, les pays développés du G8 ont appelé à renforcer la lutte contre l'évasion fiscale en permettant aux services fiscaux d'obtenir «facilement» les informations sur les réels propriétaires des entreprises.