Les États-Unis se sont dits prêts jeudi à discuter avec les talibans afghans d'un échange de prisonniers, un soldat américain détenu depuis 2009 contre des islamistes emprisonnés à Guantanamo, dans le cadre d'une relance du dialogue entre Washington et les insurgés.

Le département d'État a également dit «prévoir», après un faux pas diplomatique de 24 heures avec Kaboul, que des entretiens entre émissaires américains et talibans se tiennent dans «les jours à venir» à Doha, où les rebelles afghans ont ouvert un bureau de représentation.

Cette reprise de contacts, qui avaient capoté au premier trimestre 2012, s'inscrit dans le processus de réconciliation en Afghanistan entre talibans et Kaboul et dans le contexte du retrait des troupes combattantes de l'OTAN fin 2014.

Washington a également intérêt à reparler aux talibans pour faire libérer son soldat Bowe Bergdahl, capturé le 30 juin 2009. En échange, les talibans réclament la libération d'une quinzaine d'affidés détenus à Guantanamo.

Pour la porte-parole du département d'État Jennifer Psaki, «la libération du sergent Bergdahl est une priorité».

Les talibans «ont dit qu'ils voulaient aussi leurs prisonniers, nous savions qu'ils soulèveraient cette question. Nous sommes heureux d'en discuter», a-t-elle dit, rappelant qu'aucun pourparler n'avait commencé.

Les États-Unis avaient réussi mercredi à mettre en rage le président afghan Hamid Karzaï en annonçant maladroitement de prochaines négociations de paix avec les talibans, grâce à leur nouveau bureau de représentation au Qatar.

Le président Karzaï n'avait guère apprécié le nom de ce bureau taliban, l'«émirat islamique d'Afghanistan», l'appellation du gouvernement du mouvement islamiste jusqu'à son renversement en 2001.

Sous pression du Qatar et des États-Unis, le nom a depuis été modifié.

Et le secrétaire d'État John Kerry a appelé deux fois M. Karzaï pour tenter de le calmer.

D'après Mme Psaki, l'envoyé spécial américain pour l'Afghanistan et le Pakistan, James Dobbins, est «prêt» à partir à tout moment pour Doha, disant «escompter des discussions dans les jours à venir». M. Dobbins pourrait accompagner M. Kerry vendredi, lequel se rend dans le Golfe, en Inde et au Proche-Orient, avec une première étape à Doha.