Le président Barack Obama s'est voulu rassurant lundi sur les programmes secrets de surveillance électronique, soulignant qu'ils étaient encadrés de façon rigoureuse par les pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire.

«Le Congrès supervise, les tribunaux fédéraux supervisent», a déclaré le président Obama lors d'un entretien accordé à l'émission Charlie Rose sur la chaîne publique PBS.

Mais il a reconnu que ces révélations pouvaient susciter des inquiétudes légitimes chez les Américains et il a dit avoir ordonné aux responsables concernés de diffuser le maximum d'informations «sans compromettre davantage ces programmes».

Un ex-consultant de la l'Agence nationale de sécurité (NSA), Edward Snowden, a révélé l'existence de deux programmes secrets, l'un concernant la récolte depuis 2006 des données d'appels téléphoniques et l'autre, nommé Prism, visant à intercepter les communications d'internautes étrangers se situant hors des Etats-Unis sur les grands réseaux sociaux.

M. Obama a également réfuté les accusations d'avoir simplement reconduit les politiques de l'ancien président George W. Bush et de son vice-président Dick Cheney.

«Vous savez, des gens ont pu dire "Obama était avant un gauchiste invétéré", il est maintenant devenu Dick Cheney».

Mais «ma préoccupation première a toujours été non pas que nous ne devions pas collecter des informations pour prévenir le terrorisme mais plutôt que nous devions mettre en place un système avec les nécessaires garde-fous», a-t-il dit.

Il a aussi précisé qu'une commission indépendante examinerait le fonctionnement de ces programmes.

«J'ai mis en place une commission des libertés civiles et données privées composée de citoyens indépendants dont des libertariens virulents», a-t-il assuré.

«Je vais les rencontrer. Et ce que je veux faire, c'est mettre en place une structure et lancer un débat au niveau national, pas seulement sur ces deux programmes mais aussi pour aborder le problème plus général des masses de données car cela ne concerne pas que les entités gouvernementales», a-t-il dit.

«Si vous êtes Américain, alors la NSA n'écoute pas vos conversations téléphoniques et ne cible pas vos emails privés à moins d'un mandat de justice pour ce faire. C'est la régle actuelle», a affirmé le président Obama dans cet entretien accordé dimanche avant son déplacement pour le sommet du G8 en Irlande du Nord.

Mais, a-t-il fait valoir, «ce que les gens doivent comprendre sur tous ces programmes c'est qu'ils ont permis de déjouer des complots pas seulement ici aux États-Unis mais ailleurs aussi».