Une Américaine qui avait été condamné à la peine de mort à l'âge de 16 ans après avoir confessé son rôle dans la torture et le meurtre d'une professeure d'études bibliques a été libérée de prison lundi, après avoir passé un quart de siècle derrière les barreaux.

Paula Cooper, dont la condamnation à mort en 1986 avait indigné les militants des droits de la personne et suscité un appel à la clémence du pape Jean Paul II, a quitté sa prison de l'Indiana à bord d'un véhicule de l'État, a indiqué un porte-parole du département des Services correctionnels, Doug Garrison.

La prison, située à environ 100 kilomètres à l'ouest d'Indianapolis, a remis à la femme de 43 ans une somme de 75 $ afin de l'aider à démarrer sa nouvelle vie. M. Garrison n'a pas voulu dire où elle a été conduite.

Paula Cooper avait 15 ans quand elle a utilisé un couteau de boucher pour trancher la gorge de Ruth Pelke à 33 reprises lors d'un vol qui s'est soldé par la mort de la femme de 78 ans. Ses trois complices ont été condamnés à des peines plus clémentes, mais l'adolescente a confessé le meurtre. En 1986, alors qu'elle était âgée de 16 ans, elle est devenue la plus jeune condamnée à mort des États-Unis.

Peu après, la Cour suprême avait statué que les personnes âgées de moins de 16 ans lors du crime ne pouvaient être condamnées à mort, estimant qu'une telle peine serait cruelle et inhumaine, et donc inconstitutionnelle. Les législateurs de l'Indiana ont ensuite adopté une loi faisant passer l'âge minimal pour une exécution de 10 à 16 ans. Puis en 1988, le plus haut tribunal de l'État a écarté la peine de mort pour Paula Cooper et l'a condamnée à 60 ans de prison.

En 2005, la Cour suprême des États-Unis a finalement jugé qu'il était inconstitutionnel d'exécuter toute personne âgée de moins de 18 ans au moment du crime.

La peine de Paula Cooper a été réduite compte tenu de son bon comportement en prison, où elle a obtenu un baccalauréat. Elle restera en libération conditionnelle pendant quelques années, a indiqué M. Garrison.

«Nous voulons seulement qu'elle réussisse, c'est tout, a-t-il dit. Elle doit retourner à une vie normale.»