Les pays occidentaux ont formulé l'espoir, samedi, que le nouveau président iranien Hassan Rohani réponde aux attentes de la communauté internationale concernant le dossier nucléaire  et la Syrie, tandis qu'Israël a remis en cause sa réputation de modéré.

Les États-Unis ont déclaré qu'ils «restaient prêts à collaborer directement» avec Téhéran sur la question du programme nucléaire iranien après la victoire de Hassan Rohani, considéré comme un modéré.

La Maison-Blanche a affirmé qu'un tel engagement aurait «pour but de trouver une solution diplomatique qui apaiserait les inquiétudes de la communauté internationale sur le programme nucléaire iranien».

Israël a toutefois minimisé le rôle du nouveau président, considéré comme un modéré, soulignant que c'est le Guide suprême Ali Khameini qui décide de la politique nucléaire iranienne.

«Le programme nucléaire de l'Iran a jusqu'à présent été décidé par Khameini, pas par le président iranien», a déclaré le ministère israélien des Affaires étrangères dans un communiqué.

«Après les élections, l'Iran continuera d'être jugé sur ses actes, dans le domaine nucléaire comme dans celui du terrorisme. L'Iran doit se conformer aux demandes de la communauté internationale d'arrêter son programme nucléaire et de cesser la propagation du terrorisme dans le monde», selon le ministère.

La chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton, s'est dite «fermement déterminée à travailler avec les nouveaux dirigeants iraniens en vue d'une solution diplomatique rapide à la question nucléaire».

Mme Ashton dirige les négociations nucléaires avec l'Iran au nom du groupe des «5+1» (États-Unis, Russie, Chine, France, Grande-Bretagne et Allemagne).

Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon «félicite chaleureusement» le nouveau président iranien Hassan Rohani et «continuera d'encourager l'Iran à jouer un rôle constructif dans les affaires régionales et internationales», a indiqué son porte-parole Martin Nesirky.

La Grande-Bretagne a appelé Hassan Rohani «à mettre l'Iran sur un nouveau chemin», notamment en «s'attelant aux inquiétudes de la communauté internationale sur le programme nucléaire iranien, en faisant avancer une relation constructive avec la communauté internationale et en améliorant la situation politique et des droits de l'homme», dans un communiqué du ministère des Affaires étrangères.

La France est prête à travailler avec M. Rohani, notamment sur le dossier nucléaire iranien et sur «l'engagement de l'Iran en Syrie», selon le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius.

«Les attentes de la communauté internationale à l'égard de l'Iran sont fortes, notamment sur son programme nucléaire et son engagement en Syrie. Nous sommes prêts à y travailler avec le nouveau président», a souligné le chef de la diplomatie française.

Le ministre allemand des Affaires étrangères Guido Westerwelle a salué «un vote en Iran pour des réformes et une politique étrangère constructive». «Il est à espérer que la nouvelle direction du pays collabore en ce sens pour arriver à des solutions sur les questions internationales et régionales», a-t-il ajouté.

L'Italie «espère qu'il sera possible, avec le nouveau gouvernement du président iranien Rohani, de travailler au développement des relations bilatérales et d'entamer sans délai une période de compréhension renouvelée et un dialogue constructif entre l'Iran et la communauté internationale», a dit la chef de la diplomatie italienne Emma Bonino.

La Coalition de l'opposition syrienne a appelé pour sa part Hassan Rohani à revoir la position de son pays qui soutient fermement le régime de Bachar al-Assad . Elle «estime qu'il est de son devoir d'appeler le nouveau président de l'Iran à rectifier les erreurs commises par la direction iranienne».

La présidente du Conseil national de la résistance iranienne (CNRI, opposition en exil) Maryam Radjavi a dénoncé une «mascarade électorale du régime des mollahs dans la crainte d'un soulèvement».

M. Rohani, qui succède à Mahmoud Ahmadinejad, a promis plus de souplesse dans le dialogue avec l'Occident.

Sa victoire ne marquera cependant pas une rupture dans la politique de la République islamique, les dossiers stratégiques comme le nucléaire ou les relations internationales étant sous l'autorité directe du guide suprême, Ali Khamenei.

M. Rohani avait prôné durant la campagne une plus grande souplesse vis-à-vis de l'Occident concernant le dossier nucléaire pour mettre fin aux sanctions ayant plongé son pays dans une grave crise économique.

Il avait aussi évoqué de possibles discussions directes avec les États-Unis, ennemi historique de l'Iran.

Il avait néanmoins précisé que son «gouvernement ne serait pas un gouvernement de compromis et de reddition».