Une coalition inhabituelle de parlementaires américains du Tea Party et de la gauche du parti démocrate ont appelé mardi l'administration de Barack Obama à plus de transparence sur les programmes de surveillance révélés la semaine dernière.

Ces parlementaires s'érigent en protecteurs de la vie privée des Américains face à l'exécutif et à de nombreux autres élus, qui martèlent depuis plusieurs jours que le Congrès a toujours eu son mot à dire sur ces programmes.

«Les Américains méritent de savoir quelles informations sur leurs communications privées le gouvernement pense avoir le droit de saisir», a déclaré le sénateur démocrate Jeff Merkley, qui avec sept collègues républicains et démocrates a déposé mardi une proposition de loi.

Le texte obligerait le ministre de la Justice à rendre publiques les décisions rendues par la cour secrète chargée d'approuver régulièrement le programme de surveillance d'internet, créé en 2007. Ces documents sont la base légale des écoutes réalisées par l'Agence de sécurité nationale (NSA) sur les ressortissants étrangers hors des États-Unis.

La cour est aussi celle qui ordonne depuis 2006 aux opérateurs téléphoniques comme Verizon de livrer à la NSA l'ensemble des données des appels téléphoniques passés aux États-Unis.

Les élus s'inquiètent que le filet de la NSA ne capture aussi de nombreuses communications d'Américains, en violation de la Constitution qui impose un mandat pour toute perquisition.

«Il y a beaucoup de marge pour ouvrir ce débat sans compromettre nos sources ou méthodes de surveillance, ni aider nos ennemis», a estimé Jeff Merkley.

Le texte «obligera le gouvernement à prendre des décisions délicates en matière de surveillance sur la base de normes juridiques connues du public», a déclaré Mike Lee, un des champions du Tea Party. «Particulièrement dans les circonstances où les libertés civiles sont menacées, nous ne pouvons exiger moins de notre gouvernement».

Barack Obama a assuré que la surveillance était encadrée de façon rigoureuse par les pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire, mais tous les élus ne semblent pas avoir été informés de son fonctionnement exact.