Un groupe d'élus américains a proposé jeudi une loi qui vise à sanctionner les cybercriminels ayant espionné les États-Unis dans le but de leur voler des secrets industriels, notamment grâce à un gel de leurs actifs et à l'interdiction d'entrer sur le sol américain.

Le Cyber Economic Espionage Accountability Act --loi sur le cyberespionnage économique-- interdirait à des ressortissants étrangers coupables de tels actes de détenir des actifs aux États-Unis et d'obtenir un visa pour s'y rendre. Pour ceux bénéficiant déjà d'un visa, la loi donnerait aux autorités américaines le pouvoir de le révoquer.

«C'est une étape essentielle pour faire savoir à la Chine que voler la propriété intellectuelle des Américains, leur dérober leurs innovations et leur créativité dans le but de gagner en compétitivité, cela a des conséquences», a justifié Mike Rogers, élu républicain à la tête de la commission sur le Renseignement de la Chambre des représentants, l'un des partisans de ce texte.

Cette proposition de loi intervient à la veille de la première rencontre informelle entre le président américain Barack Obama et son nouvel homologue chinois Xi Jinping, qui se retrouveront vendredi et samedi à Rancho Mirage en Californie, à 160 km à l'est de Los Angeles.

Le cyberespionnage et d'autres dossiers brûlants, comme la Corée du Nord et les disputes commerciales, figureront au menu des discussions entre les deux dirigeants.

Ces derniers mois, le piratage informatique est devenu un sujet de frictions majeur entre Washington et Pékin, les attaques sur internet se multipliant à un rythme accéléré.

Le chef du pentagone Chuck Hagel a, la semaine dernière à Singapour, dénoncé la «menace grandissante des intrusions informatiques, dont une partie semble liée à l'armée et au gouvernement chinois».

Selon Tim Ryan, élu démocrate également en faveur du texte, celui-ci «donnera au président et au Congrès le pouvoir et les moyens de surveillance nécessaires» pour contrer ces attaques. Il estime que les pays «comme la Chine et la Russie ne doivent plus obtenir d'avantages compétitifs grâce à la cybercriminalité».