Dans 40% des familles américaines avec des enfants de moins de 18 ans, les mères étaient en 2011 l'unique ou la principale source de revenus du foyer, selon une étude publiée mercredi.

En 1960, elles étaient le principal gagne-pain de 11% des foyers américains, selon l'institut Pew.

Ces «mamans gagne-pain» sont pour 63% d'entre elles (8,6 millions) des mères célibataires, tandis que les 37% restantes (5,1 millions) sont des femmes mariées qui gagnent plus que leur mari.

Celles qui ont des revenus supérieurs à leur mari nourrissaient 15% des foyers en 2011, contre 4% en 1960. Les mères célibataires nourrissaient 25% des familles en 2011, contre 7% en 1960.

La différence de revenus entre ces deux groupes de femmes est importante. Le revenu annuel médian des familles où les femmes ont des revenus supérieurs à leur mari atteignait 80 000 dollars en 2011, contre 23 000 dollars dans les familles des mères célibataires.

Dans les familles américaines avec enfants, le revenu médian est de 57 100 dollars.

Les femmes qui gagnent davantage que leur mari sont aussi plus âgées, plus blanches et plus nombreuses à détenir un diplôme universitaire, quand les mères célibataires sont plus jeunes, davantage d'origine noire ou hispanique, et moins nombreuses à avoir obtenu un diplôme universitaire.

Cette augmentation du nombre de foyers qui vivent grâce aux revenus des femmes est directement liée à la hausse du nombre de femmes sur le marché du travail.

Près de la moitié (47%) des actifs aux États-Unis sont des femmes, et le taux d'emploi des femmes mariées avec enfants est passé de 37% en 1968 à 65% en 2011.

Sans pouvoir dire si la crise économique a renforcé cette tendance, Pew rappelle qu'en novembre 2012, les femmes qui affirmaient que leur idéal était de travailler à plein temps était de 32%, contre 20% en 2007, soit avant la crise. Et la part de celles qui disaient vouloir arrêter de travailler a baissé de 29% en 2007 à 20% en 2012.

Si les Américains reconnaissent les bénéfices économiques du travail des femmes, les trois-quarts pensent qu'élever des enfants est plus difficile dans ce cas, et la moitié estime que la réussite de leur mariage est moins assurée, selon un sondage réalisé entre les 25 et 28 avril auprès de 1003 personnes.

Pour plus de la moitié des Américains (51%), les enfants vont mieux s'en sortir si leur mère ne travaille pas. Seuls 8% pensent que les enfants s'en sortiront mieux avec leur père à la maison.