Ariel Castro, inculpé pour la séquestration et le viol pendant une décennie de trois jeunes Américaines dans sa maison de Cleveland, était connu des autorités pour des faits de violences et de menaces, a indiqué la police lundi.

Le ministre de la Justice de l'Ohio a toutefois précisé lundi dans un communiqué que les recherches effectuées dans les fichiers ADN à la fois du FBI, la police fédérale américaine, et de l'État n'ont pas permis de retrouver la moindre correspondance avec l'ADN de Castro.

Les policiers avaient interrogé Ariel Castro à au moins huit reprises ces dernières années, dont deux fois alors que les trois jeunes femmes étaient déjà gardées captives. Mais la police n'avait jamais pu retenir de charges à son encontre.

La police de Cleveland a été sévèrement critiquée ces derniers jours pour n'avoir pas pu retrouver plus rapidement les trois femmes enlevées. Mais elle a insisté dans un rapport rendu public lundi sur le fait qu'elle n'avait pas eu de raison particulière de soupçonner Castro.

Ce dernier a été arrêté la semaine passée après qu'une de ses victimes est parvenue à s'enfuir de la maison où elle était retenue captive depuis près d'une décennie en compagnie de deux autres jeunes femmes.

Des agents de police avaient interrogé Castro en janvier 2004 après qu'il eut oublié un enfant handicapé dans un bus scolaire. Ariel Castro l'aurait notamment insulté alors qu'il s'arrêtait acheter à manger dans un fast-food. L'affaire avait au final été réglée par la direction de l'école.

L'ex-femme de Castro s'était aussi plainte en 2005: il avait menacé de la conduire jusqu'en Indiana et de la battre devant ses enfants si elle n'arrivait pas à convaincre leur fille de revenir à Cleveland pour témoigner contre un autre homme, leur ancien beau-père, qui était accusé d'avoir abusé d'elle.

L'ex-femme de Castro avait déjà appelé la police en 1989 et 1993. Elle avait indiqué avoir été battue à plusieurs reprises mais n'avait pas porté plainte.

En 1994, le propriétaire d'une maison voisine avait à son tour fait appel à la police après que Castro eut essayé de le frapper avec une pelle.

Deux ans plus tard, le nouveau compagnon de son ex-femme avait aussi appelé la police: Castro l'avait menacé et essayé de l'écraser avec sa voiture à cause «d'un conflit persistant».

Une ancienne voisine s'était également plainte après qu'Ariel Castro l'eut copieusement insultée alors qu'elle venait d'emménager.

Enfin, Castro avait eu une altercation avec le père d'un enfant martyrisé par ses camarades dans son bus.