Barack Obama et son homologue sud-coréenne Park Geun-Hye ont affiché leur unité et leur fermeté mardi face aux «provocations» de la Corée du Nord, le président américain assurant que Pyongyang n'avait «pas réussi» à entamer leur alliance durant la récente crise.

«L'époque où la Corée du Nord pouvait créer une crise et arracher des concessions est révolue», a affirmé le président américain lors d'une conférence de presse avec Mme Park, à l'issue d'entretiens à la Maison Blanche marquant le 60e anniversaire de l'alliance entre leurs deux pays.

«Si Pyongyang pensait que ses récentes menaces enfonceraient un coin entre la Corée du Sud et les États-Unis, ou lui obtiendraient le respect de la communauté internationale, (le sommet d') aujourd'hui montre que la Corée du Nord, une fois de plus, n'a pas réussi (...) la Corée du Nord est plus isolée que jamais», a développé M. Obama.

Avant cette conférence de presse, les deux pays avaient promis dans une déclaration commune de «continuer à défendre» leurs ressortissants contre les «provocations de la Corée du Nord», et en particulier «contrer la menace des missiles» du régime stalinien qui a multiplié les déclarations et les actions belliqueuses ces trois derniers mois.

«L'engagement des États-Unis envers la sécurité de la Corée du Sud ne faiblira jamais», a insisté le président. Il a aussi salué la «force» et la «résolution» de son invitée, qui a pris ses fonctions fin février en pleine crise avec Pyongyang et effectue aux États-Unis le premier voyage à l'étranger de son mandat.

Louant l'alliance américano-sud-coréenne, «pierre d'angle» de la stabilité en Asie du Sud-Est selon elle, Mme Park a elle aussi mis en garde la Corée du Nord, qui selon elle «ne sera pas en mesure de survivre si elle s'accroche seulement à l'idée de développer ses armes nucléaires aux dépens du bonheur de son peuple».

«Pause dans les provocations»

«Ce dont je suis certain, c'est que la présidente Park est solide. Elle a une vision très claire et réaliste de la situation, mais elle a aussi la sagesse de penser qu'un conflit n'est pas inévitable et n'est pas préférable», a assuré de son côté M. Obama.

La situation s'est tendue dans la péninsule coréenne depuis le tir d'une fusée nord-coréenne en décembre et un 3e essai nucléaire à la mi-février. La communauté internationale y a répliqué par de nouvelles sanctions, entraînant la colère du régime du jeune Kim Jong-Un.

Cet épisode, qui a vu Pyongyang rompre peu à peu ses rares liens avec le Sud, a culminé avec la mise en batterie de deux missiles à longue portée «Musudan» sur la côte orientale de la Corée du Nord. En réaction, le Japon et la Corée du Sud ont accru leur défense antimissile tandis que les États-Unis déployaient deux destroyers.

Mais un responsable de la défense américaine a assuré lundi soir sous couvert d'anonymat que les «Musudan», d'une portée théorique de plus de 5500 km et donc potentiellement capables d'atteindre au moins l'État américain d'Hawaï, avaient «été retirés» de leur site de lancement.

Les avis divergent entre experts sur la véritable portée des «Musudan». En revanche, selon le Pentagone, la Corée du Nord dispose de plusieurs centaines de missiles de moyenne portée, capables d'atteindre le Japon et la Corée du Sud. Mais l'administration Obama estime que les Nord-Coréens n'ont pas encore prouvé qu'ils maîtrisaient la technologie permettant d'équiper leurs missiles de têtes nucléaires.

Alors que la rhétorique guerrière de Pyongyang semble s'être calmée ces derniers jours, le porte-parole du Pentagone George Little a estimé lundi que la «pause dans les provocations» de Pyongyang constituait un développement positif.

Mais l'armée nord-coréenne a encore menacé Séoul mardi de représailles immédiates si «un seul obus» tombait dans ses eaux lors des manoeuvres militaires conjointes américano-sud-coréennes en cours.