Le président des États-Unis Barack Obama a estimé que la réforme de l'immigration en cours de discussion au Sénat où ses alliés démocrates sont majoritaires, pourrait aussi en fin de compte passer l'obstacle de la Chambre des représentants, dominée par les républicains.

Un groupe de huit sénateurs a présenté à la mi-avril les grandes lignes d'une réforme de l'immigration, censée offrir une porte vers un statut légal, et éventuellement la citoyenneté américaine, aux plus de 11 millions de clandestins vivant actuellement sur le sol américain, dont une écrasante majorité de Latino-américains.

Dans un entretien diffusé vendredi par la chaîne américaine en espagnol Univision, M. Obama a qualifié ce texte de «bon travail qui répond à mes exigences de base» mais souligné que le processus parlementaire n'était pas encore achevé.

«Il y aura des amendements, attendons de voir ce qui émergera avant de juger le produit fini», a-t-il ajouté. Il a à nouveau répété ses conditions: qu'il existe un «cheminement vers la citoyenneté» américaine pour les clandestins, une remise à plat du système actuel, «la question des frontières et la question des employeurs».

«Si tous ces éléments sont là, alors je pense que je vais non seulement soutenir (ce texte), mais qu'il pourra aussi passer la Chambre», a-t-il assuré.

Les négociations au Sénat, où les adversaires de M. Obama détiennent une minorité de blocage, ont déjà été ardues.

La Chambre des représentants, pour encore un an et demi au moins contrôlée par les républicains, risque de représenter un obstacle encore plus ardu, nombre de républicains refusant l'idée d'une législation qui pourrait être interprétée comme une «amnistie» pour les clandestins.

L'immigration, l'une des promesses de campagne de M. Obama pour le début de son second mandat, constitue aussi l'un des grands sujets abordés par le président lors de sa mini-tournée en Amérique latine, qui l'a déjà mené jeudi au Mexique. Il passait la nuit de vendredi à samedi au Costa Rica avant de rentrer samedi à Washington.