Environ 100 000 personnes ont été sélectionnées mercredi par les États-Unis, sur plusieurs millions de candidats, pour recevoir une carte verte à la loterie annuelle, qui pourrait disparaître l'an prochain si un projet de réforme aboutissait.

Chaque année, 50 000 permis de séjour permanents sont attribués à des ressortissants de pays dont peu de citoyens émigrent aux États-Unis, surtout en Afrique, en Europe et en Asie.

Pour la session 2014, il fallait déposer sa demande sur internet, gratuitement, en octobre 2012. 100 000 personnes devaient être sélectionnées dans un premier temps, car toutes ne devraient pas finaliser leur demande; un maximum de 50 000 cartes vertes seront attribuées.

Les candidats peuvent vérifier leur statut à l'aide de leur numéro de confirmation sur www.dvlottery.state.gov.

Pour la session 2013, 7,9 millions de candidats et 4,6 millions d'accompagnants avaient déposé une demande, un chiffre qui n'a cessé d'augmenter ces dernières années. Parmi eux, 26 687 Français (et 17 143 accompagnants), dont seulement 549 avaient été sélectionnés.

En 2012, seuls 196 Français étaient allés jusqu'au bout de la procédure et avaient obtenu une carte verte via la loterie.

Plus de 18 000 Africains, plus que pour n'importe quel autre continent, ont ainsi pu immigrer aux États-Unis en 2012. La moitié de la loterie leur est réservée.

Les pays exclus de la loterie étaient cette année: Bangladesh, Brésil, Canada, Chine, Colombie, République dominicaine, Équateur, Salvador, Haïti, Inde, Jamaïque, Mexique, Pakistan, Pérou, Philippines, Corée du Sud, Royaume-Uni (sauf Irlande du Nord), Vietnam.

«Je suis encore sous le choc»

Les gagnants 2014 seront convoqués à partir d'octobre pour des entretiens préalables à l'obtention de la carte verte. Ils devront justifier d'un niveau d'études équivalent au bac ou de deux années dans un emploi pour lequel au moins deux ans de formation ou d'expérience sont nécessaires.

En place depuis 1995, le programme visait à diversifier les sources d'immigration. Mais son aspect aléatoire et la faible barre à l'entrée le rendait impopulaire chez les républicains, qui ont réussi à obtenir sa suppression dans le projet de réforme actuellement négocié au Congrès avec les démocrates. Le vote final ne devrait pas intervenir avant l'été.

Mamina Ezra, une Éthiopienne de 28 ans, a enfin été sélectionnée à sa 11e tentative. «Je suis encore sous le choc», dit-elle à l'AFP. «Je suis tellement habituée à perdre que ça m'a vraiment choquée».

Diplômée d'un MBA à New York, elle aurait dû retourner en Éthiopie cet été si elle n'avait pas trouvé d'employeur prêt à faire une demande de visa en son nom. Mais «c'est très difficile d'obtenir la carte verte après avoir fait des études ici», explique-t-elle.

«Obtenir un visa de travail H-1B est très difficile, car même dans le cas où votre société est prête à vous commanditer, les quotas d'attribution sont nettement inférieurs à la demande», explique encore Nathaniel Assayag, 23 ans, un étudiant français en ingénierie financière à l'Université Columbia à New York. «Participer à la loterie était pour moi un moyen de prendre la voie rapide», explique-t-il, déçu que son nom n'ait pas été retenu.

Mais la future réforme prévoit une forte augmentation du nombre de cartes vertes et de visas pour les travailleurs hautement qualifiés, en particulier les étudiants qui, comme Nathaniel, décrochent un diplôme en sciences, technologies, ingénierie ou mathématiques.