Un soldat américain a plaidé coupable lundi du meurtre de cinq militaires, dans le cadre d'un accord avec le parquet pour éviter la peine de mort, ont annoncé les autorités.

Le sergent John Russell est accusé d'avoir tué en mai 2009 cinq de ses collègues dans une clinique spécialisée dans les problèmes mentaux, sur la base de Camp Liberty, la plus grande base américaine en Irak

Le soldat, qui avait dans un premier temps nié les fait, «a dit qu'il avait tué ces personnes, il l'a reconnu», a déclaré à l'AFP Gary Dangerfield, porte-parole de la base Lewis-McChord, au sud de Seattle, à laquelle est rattaché M. Russell.

Après avoir plaidé coupable, John Russell a raconté les faits pour la première fois, selon le Los Angeles Times. Les victimes étaient trois soldats traités dans la clinique et deux officiers médecins.

«J'ai agi par colère, Monsieur le juge», a-t-il déclaré au juge militaire, le colonel David Conn, en décrivant comment il était passé de salle en salle, tirant sur les patients et les médecins.

«J'étais furieux. Je ne me souviens pas avoir été en colère, mais je sais que tous les gens qui m'ont vu à l'extérieur de la clinique ont dit que j'avais l'air énervé», a-t-il déclaré, cité par le Los Angeles Times.

«Ce dont je me souviens le plus, c'est que je voulais me suicider. C'était ça, j'avais décidé de me suicider», a-t-il ajouté.

M. Dangerfield a précisé que M. Russell n'avait pas reconnu la préméditation de son geste, que le parquet tente de prouver.

«Il a juste dit qu'il les avait tués. Il n'a pas dit que c'était prémédité, sur la base de son état mental», a-t-il dit à l'AFP.

«Nous sommes tombés d'accord sur le fait que la peine de mort n'était plus sur la table. La peine maximale qu'il encourt est donc la prison à vie sans possibilité de libération anticipée», a-t-il ajouté, précisant que la condamnation serait prononcée en cour martiale.

Au moment des faits, M. Russell en était à sa troisième mission en Irak et son unité se préparait à quitter le pays dans les mois suivants.

En raison d'inquiétudes sur son état mental, son supérieur avait ordonné, une semaine avant les meurtres, que ses armes lui soient confisquées et qu'il soit suivi médicalement.